Le pharmacien Dishasi explique les risques de l’automédication

Kinshasa, 23 août 2022 (ACP).- Le pharmacien Junior Dishasi, secrétaire général adjoint de l’Ordre des pharmaciens de la RDC a, au cours entretien mardi à Kinshasa avec l’ACP, expliqué les risques de la pratique de l’automédication.

Ce pharmacien a expliqué la quintessence de l’automédication en RDC. Pour lui, on parle d’automédication lorsqu’une personne présentant de petits malaises recourt à l’officine pour avoir un médicament sans passer par un spécialiste. Il a fait savoir que cette pratique est recommandée, mais avec des limites, car dans des officines, il y a ce qu’on appelle « Over the Counter » (OTC), c’est-à-dire des médicaments qui ne nécessitent pas une prescription médicale, mais dont la prise doit être contrôlée et suivie, en vue d’éviter l’overdose.

Le secrétaire général adjoint de l’Ordre des pharmaciens a indiqué qu’on peut recourir à cette pratique en cas d’une petite toux banale, une petite fièvre, une diarrhée, une constipation qui sont venues spontanément, mais la prise de ces médicaments doit être suivie et orientée par les spécialistes qui sont soit un pharmacien, soit un médecin.

Pour M. Junior Dishasi, l’automédication est interdite notamment pour une femme enceinte, un nourrisson, une personne qui a une maladie chronique (maladie cardiovasculaire, diabète…). Il a, à cet effet, conscientisé la population à consulter toujours le spécialiste en cas de rechute pour approfondir les analyses ou examens, en vue d’éviter des interactions médicamenteuses.

« On ne prend pas en charge une maladie sans médicament. Le pharmacien a un rôle clef et primordial. Sans pharmacien,  il n’y a rien et  sans médicaments, il n’y a pas de prise en charge, ni de guérison », a-t-il insisté.

Tout en reconnaissant la place des personnels de santé, M. Dishasi a mis l’accent sur l’interprétation des notices et des ordonnances qui doivent être expliquées par un pharmacien ou un médecin. Il invite la population à changer de mentalités en allant vers une officine où il y a un pharmacien pour demander des conseils ou pour avoir des explications sur la posologie, ou aller consulter un médecin.

Plaidoyer pour la valorisation de la profession des pharmaciens

Par ailleurs, le secrétaire général adjoint de l’Ordre des pharmaciens a sollicité le concours des autorités sanitaires afin que celles-ci les aident  à mettre de coté des personnes sans qualité dans des officines pharmaceutiques, en vue de valoriser la profession de pharmacien et de protéger et de sauvegarder les vies humaines.

« Le circuit du médicament existe, et le secteur de la pharmacie doit être règlementé, car selon la loi, nul ne peut exercer la profession de pharmacien s’il n’est pas inscrit dans le tableau de l’Ordre des pharmaciens », a-t-il renchéri. Il a loué le travail abattu par le ministre de la Santé publique, Hygiène et Prévention et son adjoint qui ont récemment effectué une ronde pour se rendre compte du fonctionnement des formations médicales à Kinshasa.

M. Dishasi qui est également initiateur du concept « Histoire des pharmaciens congolais (HPC) », a expliqué que l’HPC vise à donner de la visibilité à la profession de pharmacien.

Il a enfin mis en exergue l’importance de la sensibilisation de la population par les médias au bien-fondé de la profession de pharmacien et aux étapes relatives à l’ouverture d’une pharmacie.

ACP/Kayu/THD/CDN

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