Le suivi des patients guéris d’Ebola en RDC réduirait le risque de résurgences, selon l’OMS

Kinshasa, 28 septembre 2022 (ACP).- Le suivi des patients guéris d’Ebola réduirait le risque de résurgences de cette épidémie en République démocratique Congo (RDC), indique un communiqué de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) parvenu mercredi à l’ACP.

Selon la source, depuis 2018, l’OMS avait mis en place avec le ministère national de la Santé, un programme de soins et de suivi des personnes guéries de la maladie à virus Ebola.

Le Dr Raymond Pallawo, médecin épidémiologiste et coordinateur du programme,  a fait savoir comment ce soutien permet aux anciens malades de faire face à des difficultés médicales et socio-économiques ainsi que de mieux comprendre et prévenir d’éventuelles résurgences du virus chez les personnes guéries.

« Pour mieux recenser les difficultés des personnes guéries, nous avons proposé au ministère de la Santé de mener une enquête auprès des guéris, en collaboration avec l’UNICEF et des associations de personnes guéries. Cette enquête qui recueillera aussi les appréciations des personnes guéries par rapport au suivi qui leur a été accordé, devrait commencer prochainement », a expliqué le Dr Pallawo

À en croire la source, le programme de soins et de suivi des personnes guéries de la maladie à virus Ebola est d’abord un programme de santé publique. Il vise à apporter des soins cliniques et psychologiques pendant 18 mois après la sortie du centre de traitement ainsi que de surveiller une éventuelle persistance du virus dans les fluides biologiques.  Ce suivi consiste à identifier les signes évocateurs de rechute afin d’atténuer le risque de résurgences à travers une détection et une prise en charge précoces.

Examen des guéris sur les plans clinique, psychologique et médical

En pratique, les guéris sont vus chaque mois. Ils sont examinés sur le plan clinique, psychologique et médical. S’il y a détection des signes qui peuvent faire penser à une éventuelle rechute, les investigations seront approfondies  et la prise en charge du patient sera entamée.

Des cas de rechutes ont ainsi été gérés par le programme sans provoquer de résurgence. Des guéris ont fait des méningites encéphalites, mais n’ont contaminé personne parce qu’ils étaient isolés et pris en charge tout de suite. Le personnel qui travaille dans les cliniques de suivi des guéris, a été formé à la prise en charge des personnes guéries de la maladie à virus Ebola, ainsi qu’au respect des mesures et pratiques de prévention et de contrôle des infections.

De plus, un guéri qui présente une autre maladie, comme le paludisme, ou des troubles psychologiques est pris en charge gratuitement dans les cliniques de suivi, en prenant tous les frais en charge. Les cas graves de maladie, qui ne peuvent pas être traités à la clinique, sont référés dans les centres spécialisés, toujours avec le soutien du programme.

De même, les femmes enceintes qui ont été guéries d’Ebola sont suivies pendant les consultations prénatales et même l’accouchement. La plupart de ces femmes ont mené leur grossesse à terme et les enfants se portent très bien.

Intensification des recherches pour diminuer le risque de rechute

Au-delà de 18 mois, un guéri n’est plus suivi dans le cadre du programme, ce qui pose certaines difficultés car on se rend compte que, même des années après, le virus peut se remettre à circuler dans l’organisme des guéris. Il s’agit des personnes présentant des symptômes souvent méningés dont les tests sanguins ou du liquide céphalo-rachidien sont positifs à Ebola, alors qu’ils étaient précédemment guéris de la maladie à virus Ebola.

Ce phénomène peut se produire des mois ou des années plus tard. C’est pourquoi nous voulons intensifier la recherche pour comprendre ce phénomène notamment les facteurs de rechute afin de les anticiper pour réduire les risques en proposant des actions adéquates de santé publique.

Par ailleurs, grâce au suivi biologique et à la promotion des pratiques sexuelles à moindre risque, comme l’abstinence ou l’utilisation des préservatifs, la transmission par voie sexuelle n’a pas été observée.

Dans un autre registre, l’OMS suggère de renforcer les systèmes de surveillance, le respect des mesures ainsi que les pratiques de prévention et de contrôle des infections.

Depuis 2020, les acteurs de la surveillance ont été formés à tous les niveaux: provincial, zones de santé, aires de santé et plus de 18.000 relais communautaires. Il a été  mis en place des équipes d’intervention rapides dans les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l’Ituri.

ACP/ KHM/OB/CDN/KAF

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