Kinshasa, 14 juillet 2022(ACP).- Le vice doyen de la faculté polytechnique de l’université de Kinshasa, le Pr Jean-Marie Beya Kamba, a expliqué récemment les enjeux énergétiques en République Démocratique du Congo (RDC), lors de son intervention à la première conférence sur les défis du développement de la RDC organisée par le corps d’élite scientifique de l’UDPS à l’hôtel Rotana Kin Plaza à Kinshasa, sous le thème principal « La science au service du peuple ».
Il a fait savoir que toute activité humaine (manger, marcher, se faire soigner, avoir de l’eau, se loger correctement, etc) nécessite de l’énergie. Il y a une relation directe entre la consommation d’énergie, le niveau d’industrialisation, le niveau de développement et le nombre d’ingénieurs que le pays forme par an.
Le Pr Jean-Marie Beya a fait savoir que les principales sources d’énergie consommées dans le monde sont le pétrole, le charbon, le gaz naturel et l’électricité. 78% de ces énergies sont d’origine fossile et sont responsables du gaz à effet de serre (CO2). 63% d’énergie électrique consommée dans le monde proviennent des sources fossiles.
L’Afrique qui représente 17,51% de la population mondiale ne consomme que 6,1% d’énergie. De ce fait, plus de 68% de la consommation mondiale d’énergie sont utilisées dans l’industrie, l’agriculture, le transport, les commerces et les services. Par ailleurs, la consommation des ménages ne représente que 15% de la consommation totale et cette dernière proportion est observée dans tous les pays développés (industrialisés).
En République Démocratique du Congo, 95% de la consommation d’énergie sont d’origine de la biomasse, c’est à dire du bois de cuisson. La part de consommation de l’électricité dans les ménages n’est que de 2,4% de la consommation totale du pays.
Le Pr Jean-Marie Beya a aussi montré qu’au regard de ses faibles niveaux de consommation des principales sources d’énergie, il est impératif que la RDC prenne la décision de se développer en créant aussi des industries dans divers domaines tels que l’agro-alimentaire, l’électronique, l’informatique, les constructions, les métallurgies, le bois, la mécanique, etc. « C’est dans les industries que les emplois et les richesses sont créés, ce qui permet aux ménages d’avoir des revenus pouvant permettre de se procurer des biens de consommation et d’améliorer ainsi leurs conditions sociales », a-t-il expliqué.
Le Pr Jean-Marie Beya a démontré que si la RDC souhaite atteindre le niveau d’industrialisation comme celui d’un pays émergent, elle doit recourir à un mix énergétique incluant le pétrole, le gaz et le nucléaire, sans compter les éventuelles importations d’autres sources d’énergie.
Il a mentionné que pour atteindre cet objectif d’une RDC émergente, le pays devrait former au moins 20.000 ingénieurs de haut niveau chaque année pendant au moins 10 ans. A ce jour, les facultés de polytechnique du pays ne forment qu’à peine 100 ingénieurs par an. Il y a donc urgence que les pouvoirs publics s’empressent de créer les grandes écoles de polytechnique et d’ingénierie inscrites dans le programme du gouvernement à l’action 247, a-t-il conclu. ACP/Zng/RNL/JLL/CDN/HBB