Kinshasa, 25 octobre 2022(ACP).- Les facteurs de risque de la fistule obstétricale dont les pratiques traditionnelles ont été expliqués mardi, au cours d’un entretien avec l’ACP, par le Dr Pascal Omari, gynécologue au centre hospitalier Luyindu dans la commune de Ngaliema à Kinshasa.
« Les facteurs pouvant contribuer à l’apparition de la fistule obstétricale sont notamment des systèmes de santé insuffisants, un manque d’accoucheurs spécialisés, un accès limité aux césariennes d’urgence, la malnutrition, la pauvreté », a-t-il dit.
Il a fait savoir que la fistule obstétricale est une lésion grave et dangereuse susceptible de survenir lors d’un accouchement. Il s’agit donc de la formation anormale reliant deux organes internes, à savoir le vagin et le rectum. La fistule obstétricale est une brèche de la filière pelvi-génitale, c’est-à-dire l’ensemble des structures anatomiques que traverse le fœtus lors de l’accouchement.
Il a soutenu que la fistule obstétricale est l’une des principales causes de mortalité maternelle. Et d’ajouter que, cette lésion est consécutive à un travail difficile lors de l’accouchement ou à l’absence de soins obstétricaux adéquats.
Le fistule obstétricale se développe entre la marge de l’anus et se traduit par un suintement et des démangeaisons, a-t-il précisé.
Le Dr Omari a affirmé que les femmes qui présentent une fistule obstétricale souffrent d’une incontinence permanente, ressentent la honte et font l’objet d’une discrimination sociale.
« Cette une lésion évitable entraine également à la longue des problèmes médicaux chroniques, tels que des infections cutanées, des troubles rénaux », a-t-il dit. Le gynécologue a rappelé que l’hystérographie est un moyen par lequel on peut recourir au diagnostic de la fistule obstétricale, dont le traitement repose sur la chirurgie, en vue de fermer la brèche établie entre la cavité vaginale et la vessie.
Il a, par ailleurs, exhorté les femmes à espacer les grossesses (la planification familiale) et à mettre fin aux pratiques traditionnelles.
Dans le monde, on estime aujourd’hui à environ 2 millions de cas de fistules obstétricales non traitées dans le monde, dont la majorité en Asie et en Afrique subsaharienne. ACP/Kayu/Awa