Kinshasa, 30 octobre 2023(ACP).- Le cancer du sein constitue un problème de santé publique en République démocratique du Congo(RDC) où son incidence est en perpétuelle croissance, avec une forte mortalité, selon un médecin qui l’a dit au cours d’une matinée d’échange sur cette maladie à Kinshasa.
« Le cancer du sein est un problème de santé publique en RDC, car, il touche toutes les couches du pays (riches, pauvres, jeunes et vieux, hommes et femmes) et son incidence est en perpétuelle croissance. C’est la raison pour laquelle il nécessite l’implication de tous », a déclaré le Dr Aaron Kondolo, président de l’ONG « Chaz-lune » au cours d’une matinée d’échange tenue samedi à HJ hospital sous le thème « Cancer du sein, un combat quotidien ».
« Faute de prévention et d’équipements dans certains coins du pays pour le détecter, de nombreuses femmes découvrent trop tard qu’elles sont atteintes du cancer du sein et n’en guérissent pas. Pourtant, le cancer est guérissable lorsqu’il est détecté précocement. Certains malades en décèdent parce qu’ils se font consulter au stade avancé de la maladie », a-t-il déploré.
« Le cancer du sein est une réalité en RDC. Il nécessite une forte sensibilisation à la prévention et des actions urgentes pour sauvegarder des vies humaines qui périssent silencieusement faute de moyens adéquats », a soutenu le Dr Kondolo. Plusieurs exposés répartis en différentes sessions ont été présentés. Les sessions ont été axées notamment sur les aspects épidémiologiques du cancer du sein, son diagnostic et sa prise en charge, les soins palliatifs du patient cancéreux du sein. Il ressort de cette matinée que la prévention est la meilleure prise en charge, car elle permet de veiller sur les facteurs de risques en évitant la survenue de la maladie.
Les différentes interventions de la rencontre ont également indiqué que le cancer du sein est d’origine ou de cause inconnue. Mais il existe des facteurs de risques ou favorisant comme le manque d’exercice physique, le manque de consommation en bonne quantité des fruits et des légumes, la mauvaise alimentation, la consommation de tabac, de l’alcool, l’obésité, la prise des pilules contraceptives, la ménopause tardive, les menstruations précoces, les grossesses tardives, l’hérédité, l’âge et le sexe. On a aussi souligné que la difficulté dans la prise en charge est due à l’absence d’infrastructures adéquates et de médicaments, surtout dans des provinces et dans les périphéries de Kinshasa.
Le cancer du sein n’est pas une maladie sorcellerique
En outre, le Dr Aaron Kondolo a fait savoir que le cancer du sein n’est pas une maladie sorcellerique ni un mauvais sort. « Pour pallier à cette situation, notre Asbl a organisé Ecclésia-tour, qui est une campagne de sensibilisation contre le cancer du sein, s’inscrivant dans le cadre d’octobre Rose. Cette année, nous avons choisi de parler aux responsables religieux, car notre pays est une agglomération des confessions religieuses et les Eglises peuvent être vectrices de la bonne information », a fait savoir le Dr Aaron Kondolo.
« Le constat alarmant de la campagne Ecclésia-tour est l’ignorance, les mythes autour de la maladie, la pauvreté qui limite l’accès à l’information et à la prise en charge, la facilité des patients à consulter les tradipraticiens et les chefs religieux plutôt que des médecins… Les maladies qui peuvent être diagnostiquées et soignées sont en train de décimer la population, faute d’infrastructures… La carence d’un personnel qualifié (oncologue, anatomopathologiste, biologiste moléculaire, radiothérapeute…). Il y a aussi le manque de renforcement des capacités de la main d’œuvre existante, le manque de soutiens aux associations qui luttent dans ce sens. Cette campagne a débuté depuis le 1er octobre et peut être prolongée jusqu’au mois prochain », a dit le Dr Kondolo. ACP/