Kinshasa, 19 sept. 2024 (ACP).-La République démocratique du Congo (RDC) connaît une rapide propagation de Mpox (variole du singe). Jusqu’à la 37ème semaine épidémiologique (du 08 au 14 septembre). Seules trois des 26 provinces de la RDC n’avaient pas encore enregistré des cas confirmés de cette maladie, selon les données de l’Institut national de santé publique (INSP) à travers son Centre des opérations d’urgences de santé publique (COUSP-RDC).
Les provinces de l’Ituri (Nord-est du pays), de Lomami (centre) et du Haut-Katanga (Sud-est), n’ont pas encore notifié officiellement des cas confirmés de Mpox, bien que des cas suspects aient été enregistrés à la même période.
En Ituri, 19 cas suspects sans décès ont été signalés ; à Lomami, 25 cas suspects et trois décès ont été répertoriés, alors que le Haut-Katanga a enregistré 35 cas suspects et un décès à la semaine 37, selon la même source. 6.870 cas suspects, 3.150 cas confirmés et 36 décès ont été notifiés au Sud-Kivu (épicentre de l’épidémie) dans l’Est de la RDC.
Par ailleurs, 6.455 cas suspects, 858 cas confirmés et 345 décès ont été enregistrés à l’Equateur (Nord-ouest du pays), tandis que dans 7 zones de santé de l’Ituri, à savoir : Bunia, Niania, Mambasa, Tchomia, Mangala, Rwampara et Aru, le renforcement de la surveillance a été mis en œuvre pour détecter des cas suspects.
« C’est normal que le nombre de cas suspects augmentent parce que nous avons renforcé le système de surveillance épidémiologique pour détecter plus de nouveaux cas en vue d’une prise en charge médicale précoce et efficace », a déclaré le Dr Michel Lola Loway, de la division provinciale de la santé (DPS) de l’Ituri.
Dans le Haut-Katanga, en date du 24 août, aucun cas de Mpox confirmé au laboratoire n’avait été déclaré par le ministre provincial de la Santé publique.
Riche de son expérience dans la gestion des épidémies telle qu’Ebola, la RDC recourt à l’implication de la communauté, tant scientifique que religieuse pour contenir cette maladie. La riposte sanitaire à cette épidémie dans les trois provinces précitées témoigne de la volonté manifeste des autorités provinciales et nationales à lutter efficacement contre la propagation de Mpox, qui a été déclaré le 14 août 2024 par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) « Urgence de santé publique de portée internationale ».
Début imminent de la vaccination
La vaccination est le moyen le plus efficace pour stopper la propagation de cette épidémie. En effet, le gouvernement de la RDC qui avait exprimé un besoin de 3,5 millions de doses de vaccins, compte débuter la vaccination d’ici début octobre, selon un des partenaires du ministère de la Santé, Africa CDC, l’agence de santé de l’Union Africaine, dont le directeur général est un Congolais de la RDC.
« La campagne de vaccination contre le Mpox en RDC, le pays le plus durement touché par l’épidémie, sera lancée le 1er octobre », a écrit sur son compte X, le Dr Jean Kaseya, directeur général d’Africa CDC, affirmant que les préparatifs sont en cours et se concentrent sur les principaux points chauds, à savoir, le Nord de la RDC, le Sud-Kivu et le Sankuru (au centre du pays). En outre, les États-Unis d’Amérique ont fait un don de 50.000 doses de vaccins contre la variole du singe à la RDC, après les 200.000 doses fournies par l’Union européenne.
Le Royaume de Belgique a aussi livré pour sa part 20.000 doses de vaccin. Ces vaccins avaient permis, lors de l’épidémie mondiale de Mpox de 2022, d’arrêter la circulation du virus au niveau de l’Europe et des États-Unis d’Amérique, selon Africa CDC.
La RDC a réceptionné, par l’entremise du ministre de Santé publique, hygiène et prévoyance sociale, 14 tonnes de fournitures et d’équipements médicaux pour la prise en charge de Mpox fournis par l’’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Ayant comme symptômes notamment, des éruptions cutanées, la forte fièvre, des maux de gorge, des céphalées, des douleurs musculaires, des douleurs dorsales, un manque d’énergie, un gonflement des ganglions lymphatiques, le Mpox est une maladie transmise à l’homme par des animaux infectés ou qui se transmet d’homme à homme par contact physique étroit.
Selon les dernières données du COUSP, la RDC a enregistré depuis le début de l’année 25.757 cas suspects, 5.399 cas confirmés et 806 décès dus au Mpox, une maladie dont la rapide propagation est due à une nouvelle souche du virus, détectée au Sud-Kivu (Est de la RDC) en septembre 2023 et baptisée « Clade Ib », plus mortelle et plus transmissible que les précédentes. ACP/