Kinshasa, 03 juin 2025 (ACP).- L’hôpital général de référence de Bambo, territoire de Rutshuru, au Nord-Kivu, province de l’Est de la République démocratique du Congo, fait face à des besoins humanitaires immenses et des nombreux blessés, selon le communiqué de Médecins sans frontières (MSF), parvenu mardi à l’ACP.
«L’hôpital général de référence de Bambo, soutenu par MSF, fait face à des besoins humanitaires immenses et à un afflux de blessés, principalement des civils victimes de balles perdues ou d’éclats d’artillerie. Le 15 mai, l’hôpital a reçu 20 blessés, trois sont décédés, et le 26 mai, 10 autres blessés ont été pris en charge, suite aux affrontements dans la ville entre le groupe armé M23/AFC, les forces armées congolaises, et leurs alliés respectifs», a-t-on lu.
Selon la source, la majorité des déplacés sont arrivés sans rien, dormant à même le sol, sans moustiquaires ni accès suffisant à l’eau potable, au savon ou à des installations sanitaires adéquates.
«Les équipes médicales, bien que perturbées par l’insécurité, continuent de prendre en charge les urgences et la malnutrition sévère chez les enfants», a ajouté le communiqué.
«Dans un contexte de ressources limitées, la situation actuelle aggrave la vulnérabilité de tous, déplacés comme résidents. Notre unité de traitement intensif pour les enfants malnutris, d’une capacité de 19 lits, est actuellement occupée à plus de 100%. Nous allons devoir étendre le nombre de lits de cette unité pour faire face à cette augmentation de la malnutrition», a expliqué François Calas, Chef de programmes MSF eau Nord-Kivu, cité dans le document.
Pour MSF, les conditions précaires dans les sites de déplacement font craindre l’apparition de nouvelles épidémies, notamment de choléra. Nos équipes font également état d’une augmentation du nombre de consultations de prise en charge de victimes de violences sexuelles.
Face à l’urgence, les équipes de MSF distribuent des articles ménagers à plus de 1.000 familles déplacées, mettent en place des dispositifs d’eau et d’assainissement, construisent des latrines et des douches, et renforcent temporairement l’hôpital général de Bambo pour élargir l’accès aux soins. Cependant, les centres de santé sont débordés, la réponse humanitaire demeure insuffisante et MSF ne peut couvrir l’ensemble des besoins.
A cet effet, MSF appelle toutes les parties au conflit à respecter les structures sanitaires, les acteurs humanitaires, et à garantir la protection des civils.
Cette situation est le reflet d’une urgence humanitaire silencieuse qui se poursuit à l’Est de la RDC. Les besoins en abris, nourriture, accès à l’eau, soins médicaux et protection sont énormes. Seule une mobilisation collective permettra d’éviter une catastrophe humanitaire de plus grande ampleur, rappelle-t-on. ACP/ODM