Kinshasa, 18 novembre 2024 (ACP).- « Médecins Sans Frontières » (MSF) a averti sur les conditions d’insalubrité et les pénuries d’eau potable, qui mettent en danger la vie des populations dans plusieurs camps informels de personnes déplacées autour de Goma, au Nord-Kivu, dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), a-t-on appris lundi dans un communiqué.
« MSF exhorte les organisations humanitaires disposant d’une expertise en eau, assainissement et hygiène à prendre des mesures immédiates et durables pour faire face à cette crise catastrophique et prévenir les épidémies de maladies potentiellement mortelles dans les camps de déplacés qui s’étendent rapidement au Nord-Kivu », a-t-on lu dans le communiqué de cette organisation humanitaire internationale.
« Nos équipes continuent de constater les effets dévastateurs des conditions de vie précaires auxquelles sont confrontées les familles déplacées », a déclaré Natàlia Torrent, cheffe de mission MSF au Nord-Kivu, cité dans le communiqué.
« Ce niveau extrême d’insalubrité reste alarmant, d’autant plus qu’il présente de graves risques de propagation de maladies infectieuses telles que la Mpox, ainsi que des maladies transmises par l’eau comme le choléra », a expliqué Mme Torrent, ajoutant qu’« une action immédiate et durable est nécessaire dès maintenant pour éviter une crise de santé publique ».
Alors que le conflit continue de perdurer, les équipes MSF en charge de l’eau et de l’assainissement se sont concentrées sur la construction d’infrastructures d’urgence plus solides, notamment un modèle de latrines plus durable. « Au cours des derniers mois, MSF a construit 2.334 latrines et 1.379 douches supplémentaires. Nos équipes s’efforcent également d’augmenter la capacité des systèmes d’approvisionnement en eau et des sites de traitement des boues de vidange gérés par d’autres organisations », a indiqué la même source.
Malgré les appels répétés de MSF à la mobilisation, la réponse humanitaire reste entravée par le manque de coordination et de financement des organisations sur le terrain.
Plusieurs mois après le dernier afflux massif de personnes en février 2024, l’accès à l’eau potable, aux latrines et aux douches reste un défi quotidien majeur pour les personnes déplacées, en particulier dans les camps improvisés.
Selon la source, le conflit en cours dans la province du Nord-Kivu entre différents belligérants, a entraîné une augmentation massive du nombre de personnes fuyant leur foyer au cours des deux dernières années. Les déplacements ont continué en fonction de l’intensité des combats. En septembre 2024, environ 645.000 personnes se trouvaient toujours dans des camps surpeuplés autour de Goma.
Depuis deux ans, MSF joue un rôle clé en tant que fournisseur d’eau dans les camps autour de Goma, investissant considérablement dans les infrastructures sanitaires, y compris un système d’approvisionnement en eau alimenté par l’énergie solaire, une station de pompage de l’eau et une usine de traitement des boues fécales. ACP/C.L.