RDC : 1122 cas de Monkeypox notifiés à Kinshasa en 2023

Kinshasa, 29 novembre 2023 (ACP).-  1122 cas suspects de Monkeypox ont été notifiés à Kinshasa en République démocratique du Congo depuis le début de cette année, a appris l’ACP mercredi de source sanitaire.

«1122 cas suspects  de Monkeypox dont 18 cas confirmés au laboratoire et un décès survenu dans la communauté ont été enregistrés à Kinshasa du mois d’août jusqu’au mois de novembre 2023», a déclaré le Dr Cris Kacita, chargé des opérations du système de gestion de l’incident Mpox au Programme national de lutte contre le Monkeypox et les fièvres hémorragiques virales (PNLMpox-FHV).

«Ces cas de Monkeypox détectés à Kinshasa sont venus d’Inongo dans la province du Maï-Ndombe ainsi que des provinces de l’Equateur et du Kwango», a-t-il indiqué. Il a précisé que la majorité de cas qui étaient pris en charge à l’hôpital général de référence de Kinshasa  ont été  déclarés guéris. Les trois derniers cas confirmés attendent le test de contrôle pour être déclarés guéris.

«Le centre de traitement Monkeypox installé à l’hôpital général de référence de Kinshasa est opérationnel, mais pour le moment les derniers cas sont pris en charge à domicile, car nous manquons les moyens de les garder au centre de prise en charge», a fait savoir le Dr Kacita.

 Des mesures préventives pour lutter contre le Monkeypox

Les mesures préventives pour lutter contre cette maladie sont notamment le lavage régulier des mains à l’eau et au savon,  d’éviter  toute manipulation des animaux trouvés morts ou présentant des signes de la maladie ainsi que tout contact physique ou sexuel avec la personne malade.

 La RDC a enregistré de janvier à novembre 2023 12.569 cas suspects de variole simienne dont 581 décès, soit un taux de  létalité de 4,6%, a rapporté  l’Organisation mondiale de la Santé à travers son rapport du jeudi 23 novembre 2023.

«Du 1er janvier au 12 novembre 2023, un total de 12.569 cas suspects de variole simienne, dont 581 décès suspects de variole simienne (taux de létalité : 4,6%), ont été signalés dans 156 zones de santé dans 22 des 26 provinces (65 %) en RDC. Il s’agit du nombre annuel de cas le plus élevé jamais signalé, avec des zones géographiques qui n’avaient auparavant pas signalé de cas, y compris Kinshasa, Lualaba et le Sud-Kivu»

Selon l’OMS, au moins 11 provinces de la RDC sont identifiées comme endémiques de la variole simienne.

«Onze des vingt-six provinces de la RDC sont depuis longtemps considérées comme endémiques de la variole simienne, et ces dernières années, le nombre de provinces signalant la variole simienne a augmenté. Les cas ayant des antécédents de voyage dans des provinces endémiques ont été à l’origine de chaînes de transmission interhumaine dans des provinces non affectées et en novembre 2023», a précisé l’OMS.

La variole simienne est une maladie infectieuse provoquée par l’orthopoxvirus simien. Elle peut déclencher une éruption cutanée douloureuse, un gonflement des ganglions lymphatiques et de la fièvre. La plupart des personnes atteintes se rétablissent complètement, mais certaines peuvent contracter des formes graves de la maladie. N’importe qui peut attraper la variole simienne. Le virus se propage par les personnes (contact physique, baiser, relations sexuelles), par les animaux (chasse, dépouillage, cuisson), les matériaux (aiguilles, textiles ou draps contaminés) et par les femmes enceintes, qui peuvent transmettre le virus à leur enfant à naître.

Cette maladie est endémique dans les forêts densément boisées de l’Afrique de l’Ouest, de l’Afrique centrale et de l’Afrique de l’Est, en particulier dans les régions nord et centrale de la République Démocratique du Congo (RDC).

Le virus de la variole simienne a été découvert en 1958 au Danemark chez des singes gardés en captivité à des fins de recherche, et la forme humaine de la maladie a été identifiée pour la première fois en 1970 chez un garçon de neuf mois en République démocratique du Congo.

Le virus de la variole simienne peut se propager d’une personne à une autre, ou plus rarement d’un animal à une personne. Avec l’éradication de la variole en 1980 et l’arrêt de la vaccination antivariolique à l’échelle mondiale, l’orthopoxvirus simien a émergé en Afrique centrale, en Afrique de l’Est et en Afrique de l’Ouest. Une flambée mondiale s’est déclenchée en 2022-2023. On ne connaît pas le réservoir naturel du virus, mais il est possible qu’il s’agisse de petits mammifères, comme des écureuils et des singes.

Flambées épidémiques

Après 1970, des cas de variole simienne ont émergé de manière sporadique en Afrique de l’Est et en Afrique centrale, ainsi qu’en Afrique de l’Ouest. En 2003, une flambée s’est déclenchée aux États-Unis, en lien avec des animaux sauvages importés. Depuis 2005, on signale chaque année des milliers de cas présumés en République démocratique du Congo. En 2017, la variole simienne est réapparue au Nigeria et continue de se propager parmi les habitants du pays et de contaminer des voyageurs vers d’autres destinations.

En mai 2022, une flambée de variole simienne s’est déclenchée soudainement et s’est rapidement propagée en Europe, dans les Amériques, ainsi que dans les six régions de l’OMS. On a recensé dans 110 pays quelque 87.000 cas et 112 décès. La flambée mondiale a touché en premier lieu (mais pas uniquement) les personnes homosexuelles et bisexuelles, notamment les hommes qui ont des relations sexuelles avec d’autres hommes, et s’est propagée entre les individus par le biais de réseaux sexuels. ACP/KHM

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