Kinshasa, 06 février 2024(ACP).- Trois cents quarante (340) cas de la trypanosomiase humain africaine (THA), communément appelée maladie du sommeil, ont été notifiés en République démocratique du Congo en 2024, selon les chiffres révélés jeudi à Kinshasa lors de la célébration de la 7ème journée nationale consacrée à cette maladie.
« Le nombre des cas rapportés de la THA est passé de 6.000 en 2012 à 510 cas en 2022 et 340 en 2024. Ces résultats encourageants démontrent l’efficacité des stratégies adoptées, notamment le dépistage actif, la prise en charge des patients et les interventions anti vectorielles », a déclaré Mme Bijoux Pekwa, directrice de cabinet adjointe du ministre de la Santé publique, hygiène et prévoyance sociale.
« Grâce aux efforts conjoints du gouvernement, des prestataires techniques et financiers, des progrès significatifs ont été réalisés. Le défis d’éliminer la THA reste immense et exige une intensification des efforts collectifs », a-t-elle ajouté.
« La RDC porte toujours le fardeau le plus lourd de cette maladie au niveau mondial avec une vulnérabilité accrue de la population rurale qui constitue environ 70% des victimes », a-t-elle dit.
Réfléchir sur les avancées réalisées
Par ailleurs, le Dr Dieudonné Mwamba, directeur général de l’Institut national de santé publique (INSP), a indiqué que cette journée constitue une occasion pour réfléchir sur les avancées réalisées dans la lutte contre la THA et sur les défis qui restent à surmonter pour attendre l’objectif d’élimination de la THA d’ici 2030.
« C’est aussi une occasion de saluer le leadership du ministère de la Santé publique et prévoyance sociale pour l’engagement et la mobilisation des partenaires qui accompagnent le pays dans la lutte contre la maladie du sommeil », a-t-il dit.
De son côté, M. Chirac Bulanga, directeur général de Drugs for neglected discases initiative(DNDi), a fait savoir que le message clé est qu’il faut qu’on atteigne d’ici 2030 l’élimination de la maladie du sommeil conformément aux objectifs de l’OMS.
« Il y a des avancées, mais il faut qu’on multiplie les efforts avec la mise en place d’un modèle collaboratif pour que nous atteignons cet objectif d’élimination de la THA d’ici 2030 », a-t-il souligné.
Pour le Dr Etienne Tshimanga, directeur technique de la coordination nationale de renforcement du système communautaire (CNRSC), l’année 2024 a été marquée par des avancées significatives, notamment les plaidoyers menés en faveur de la lutte contre la maladie du sommeil auprès des gouvernements provinciaux, des assemblées provinciales des provinces endémiques, à savoir le Kwango, le Kwilu et le Maï-Ndombe.
« Ces actions ont abouti à l’élaboration et la promulgation des édits sur la THA et de la création d’un fonds pour la lutte contre ce fléau dans ces provinces », a-t-il précisé.
En 2025, a poursuivi Dr Tshimanga, « notre engagement doit se poursuivre et se renforcer pour accompagner le programme national de lutte contre la THA dans le but d’atteindre l’objectif d’élimination de cette maladie comme problème de santé publique d’ici 2030 », a-t-il préconisé.
En outre, plusieurs thématiques ont été abordées lors de cette cérémonie. Le Dr Priotto Gerardo de l’OMS a axé son exposé sur l’état des lieux de la THA dans le monde. Dans sa prestation, il a noté un progrès dans la lutte contre la THA avec une diminution de 97% de cas.
Le Dr Raquel de l’institut de médecine tropicale d’Anvers a, à son tour, analysé l’interruption de la transmission de la maladie du sommeil, défis et innovations. Elle a évoqué les différentes stratégies de lutte actuelles contre la THA, notamment la détection et le traitement des cas ainsi que la lutte anti vectorielle. Placée sous le thème « Unir, agir, innover et éliminer la THA comme problème de santé publique », cette journée a été organisée par le programme national de lutte contre la THA (PNLTHA) pour réfléchir sur les avancées enregistrées et les défis à relever afin d’atteindre l’élimination de cette maladie d’ici 2030.