Mbanza-Ngungu, 31 octobre 2024 (ACP).- L’introduction en République démocratique du Congo du vaccin antipaludique dans la vaccination de routine a été lancée, jeudi au cours d’une cérémonie officielle à Mbanza-Ngungu, au Kongo Central, dans le Sud-ouest du pays.
« L’introduction de ce vaccin est le couronnement de nombreuses années de recherche, de collaboration et de détermination, et elle représente un espoir renouvelé pour nos communautés, en particulier les enfants et les populations vulnérables qui souffrent le plus de cette maladie », a déclaré le Dr Romain Muboyayi Tshikaya, directeur de cabinet du ministre national de la Santé publique, Hygiène et Prévoyance sociale.
« Ensemble nous avons franchi une étape cruciale dans notre combat contre le paludisme, et nous devons continuer à travailler ensemble pour assurer un déploiement efficace et une sensibilisation adéquate. Je vous invite tous à soutenir cette initiative, à encourager cette vaccination, à diffuser l’information autour de nous. En unissant nos forces, nous pouvons transformer ce moment historique en un tournant décisif dans notre lutte contre le paludisme et améliorer la santé de tous les Congolais et Congolaises », a-t-il indiqué.
Le Dr Muboyayi a reconnu que la RDC est l’un des pays les plus touchés par le paludisme dans le monde, soulignant que cette maladie constitue un fardeau sanitaire et économique considérable, malgré les possibilités de présentation et de traitement, et qu’elle reste l’une des principales causes de décès dans ce pays.
« Les données du programme national de lutte contre le paludisme révèlent que les enfants de moins de 5 ans sont les plus touchés, représentant 50 % de cas et 70 % de décès. Jusqu’à présent, les efforts de lutte ont été centrés sur la distribution des moustiquaires imprégnées d’insecticide, la pulvérisation intra domiciliaire et le traitement rapide des cas, cependant ces mesures n’ont pas suffi à endiguer l’épidémie », a-t-il fait remarquer. Pour lui, l’introduction de ce vaccin constitue une avancée majeure dans la stratégie de lutte.
Pour sa part, le vice-gouverneur de la province du Kongo Central, Prosper Ntela, a invité les autorités politico-administratives à s’investir chacune dans la réussite de l’introduction de ce vaccin dans cette province.
Il a salué l’engagement du Chef de l’État, à travers le ministère de la Santé publique et de ses partenaires, dans l’introduction de ce vaccin antipaludique.
Auparavant, M. Trad Hatton, représentant en RDC du Programme de technologie appropriée en santé ((PATH), s’est réjoui de la décision « louable » de la RDC d’intégrer le vaccin antipaludique dans son programme de vaccination de routine ainsi que l’ensemble des interventions contre le paludisme, soulignant qu’il s’agit « d’une avancée dans la lutte » contre cette maladie.
« Nous faisons tout pour que ce vaccin soit disponible pour toutes les provinces de la RDC », a-t-il assuré, avant de rendre des hommages particuliers aux partenaires, notamment l’OMS, l’Unicef, Gavi et l’Usaid.
La RDC, 15ème pays africain à introduire ce vaccin
En introduisant dans son PEV de routine le vaccin R21/Matrix-M recommandé par l’OMS et qui concerne les enfants de 6 à 23 mois, la RDC a rejoint les 14 autres pays africains ayant adopté et introduit ce vaccin, à savoir le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Kenya, le Liberia, le Niger, le Malawi, le Mozambique, la République Centrafricaine, la Sierre Leone, le Soudan du Sud et le Tchad. La RDC démontre ainsi une volonté politique forte et répond à la demande croissante de la population. Cette initiative met en lumière une avancée scientifique majeure et l’importance de combiner des interventions stratégiques à fort impact pour lutter efficacement contre le paludisme. ACP/ C.L.