Kinshasa, 26 juin 2025 (ACP).- La lutte contre la toxicomanie nécessite des moyens financiers importants en République démocratique du Congo (RDC), a indiqué le directeur du Programme national de lutte contre les toxicomanies et les substances toxiques (PNLCT), jeudi lors d’une campagne de prévention et de sensibilisation contre la drogue tenue à Kinshasa.
« La lutte contre la toxicomanie sans moyen financier ne peut pas marcher, les producteurs de drogue sont de millionnaires. C’est pourquoi nous demandons à l’Etat de rendre cette lutte prioritaire, car les retombées de la drogue sont énormes, à savoir les Kuluna et les maladies. Il faut des moyens pour lutter contre ce fléau », a déclaré le Dr Patrice Milambo, directeur du PNLCT.
« La situation devient préoccupante, nous devons en parler pour agir efficacement. En RDC, la prévalence est de 18,5%, soit 5,1 millions de jeunes de 10 à 17 ans, qui consomment la drogue », a-t-il dit.
Selon le Dr Milambo, le thème mondial de cette année « Briser les chaînes : prévention, traitement et rétablissement pour tous » est une occasion de renforcer l’action et la coopération aux échelons national, régional et international dans le but de parvenir à une société affranchie de l’abus des drogues.
Pour lui, il y a beaucoup de stratégies à mettre en place pour prévenir des substances toxiques, notamment en communiquant suffisamment sur les effets de la drogue, à vulgariser les différentes lois mais aussi à mener de plaidoyer pour la budgétisation.
« La drogue ne connaît ni classe sociale, ni quartier. C’est un poison silencieux qu’il faut combattre avec l’éducation, l’encadrement et la solidarité », a-t-il précisé.
Pour le Dr Désiré Bapitani, représentant du secrétaire général à la santé, la journée internationale de lutte contre la drogue est une occasion d’inviter le public à réfléchir sur un thème spécifique choisi.
« Plus de 300 millions de personnes entre 15 et 64 ans à travers le monde ont consommé de la drogue au cours de cette année et la consommation de cannabis a augmenté de 25% au cours de la dernière décennie avec l’inquiétude croissante », a-t-il souligné.
Les efforts des partenaires salués
Par ailleurs, le Professeur Patrick Shamba, conseiller principal en matière de lutte contre le tabagisme, a salué les efforts de l’organisation internationale à but non lucratif qui fournit des outils techniques et des services consultatifs aux gouvernements des pays et aux organisations de développement « Development Gateway ».
Il a également remercié le ministère de la Santé pour la mise en place d’un tableau de bord, qui est un outil important permettant à tous chercheurs et décideurs, voire membres de la société civile d’avoir une plateforme qui donne les évidences et des données probantes et vérifiées scientifiquement sur des actions nécessaires pour lutter contre toutes sortes de tabagisme.
Cette campagne de prévention et de sensibilisation contre la drogue placée sous le thème « Tika Milangua Ebomaka », a été organisée par le Programme national de lutte contre les toxicomanies et les substances toxiques (PNLCT) en partenariat avec la Fondation Shammah, selon les organisateurs.
Le 26 juin marque la Journée internationale de la lutte contre l’abus et le trafic de drogues, adoptée en 1987 par la résolution 42/112 de l’Assemblée générale des Nations unies. Le Rapport mondial annuel sur les drogues, traditionnellement publié ce jour-là par l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime, témoigne de l’aggravation de la situation de drogue dans le monde entier. ACP/JF