Kinshasa, 3 juillet 2024 (ACP).- Le centre national de lutte contre les cancers (CNLC), à travers son coordonnateur technique, a, lors d’un entretien mercredi à Kinshasa, rassuré la population de la République démocratique du Congo que le traitement des cancers par la chimiothérapie et la radiothérapie est gratuit.
«Les médicaments pour traiter les cancers sont gratuits en RDC. Présentement, les chimiothérapies anticancéreuses de base pour tout type de cancers et la radiothérapie, deux traitements couvrant 90% des frais liés au traitement sont aussi gratuites», a déclaré le Dr. Benjamin Penge, coordonnateur technique du CNLC.
«Le CNLC avait plaidé auprès du gouvernement à travers ses partenaires pour la gratuité de ces traitements. Ils se sont mobilisés pour les mettre à la disposition de la population congolaise de manière à accéder gratuitement aux soins des cancers», a-t-il ajouté.
Le Dr. Penge a précisé que ces médicaments sont achetés par le gouvernement congolais dans le cadre de la mise en œuvre de la Couverture santé universelle (CSU), prônée par le Chef de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi.
S’agissant de la distribution de ces médicaments, ce médecin a indiqué qu’elle est assurée par le CNLC en fonction des hôpitaux, du nombre des patients enregistrés et du type de cancer diagnostiqué.
«Cependant, sur les 26 provinces que compte le pays, 7 seulement ont des plateaux techniques (les matériels et les équipements ainsi que les ressources humaines) capables d’utiliser ces médicaments. Il s’agit de Kinshasa, du Kongo Central, de la Tshopo, du Nord-Kivu, du Sud-Kivu, du Haut-Katanga et du Lualaba», a-t-il déploré.
Néanmoins, des efforts sont en train d’être fournis pour disponibiliser ces traitements dans toutes les 26 provinces du pays, a-t-il promis.
Ces médicaments sont disponibles pour toute la République, a-t-il rassuré, avant de préciser que le problème qui se pose est celui du plateau technique car «ces médicaments sont hautement spécialisés et ne sont pas à la portée de tout médecin».
Selon ce médecin, il existe à Kinshasa quelques hôpitaux qui ont le plateau technique approprié et qui ont été identifiés pour manipuler ces médicaments. Il s’agit du centre hospitalier Nganda, des cliniques universitaires de Kinshasa (CUK), de la clinique Ngaliema, de l’hôpital de la police, de l’hôpital général de référence de Kinshasa (ex hôpital Mama Yemo), du centre hospitalier Monkole, de l’hôpital Biamba Marie Mutumbo et du centre hospitalier Initiative plus.
La population appelée à se faire dépister
Par ailleurs, le Dr Penge a invité la population à se faire dépister et à éviter de s’exposer aux facteurs de risque afin de prévenir les cancers.
Ce dépistage, a-t-il renchéri, est fait en fonction du type de cancer et se déroule lors d’une campagne de masse ou de manière individuelle.
Le dépistage des cancers fréquents chez la femme, comme ceux du sein et du col de l’utérus, doit se faire précocement afin de bénéficier d’une bonne prise en charge, a-t-il conseillé.
Le coordonnateur technique du CNLC a indiqué que sa structure a plusieurs défis à relever pour lutter contre le cancer, notamment ceux liés à la réglementation, aux médicaments, aux ressources humaines qualifiées ainsi qu’aux financements.
«Notre objectif reste la construction d’un hôpital d’excellence aux standards internationaux pour la prise en charge du cancer en RDC ainsi que développer le registre national afin de bien orienter les priorités », a-t-il dit.
Crée en 2020, le CNLC est une structure du ministère de la Santé publique, Hygiène et Prévoyance sociale qui mène ses actions autour de 6 piliers, à savoir la sensibilisation à la prévention des cancers et plaidoyers, l’organisation des dépistages et les diagnostiques, le traitement, le suivi personnalisé des patients, les soins palliatifs ainsi que les formations et recherches.
ACP/