Kinshasa, 05 mai 2025 (ACP).- La sage-femme est indispensable dans chaque crise, selon la présidente de la Société congolaise de la pratique sage-femme(Scosaf), lundi à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo(RDC) à l’occasion de la Journée internationale de la sage-femme, célébrée le 5 mai de chaque année.
« Nous sommes dans un contexte de crise humanitaire, la sage-femme est très indispensable, nous avons trouvé que pendant la crise, la vulnérabilité de la femme augmente, surtout pour la femme enceinte et l’enfant qui va naître », a déclaré Annie Tshiamala, présidente nationale de Scosaf.
« Nous avons eu les échos de l’Est du pays où les sages-femmes de Goma précisément, dont je rends hommage ici aujourd’hui, qui n’ont pas accepté que leurs collègues sages-femmes soient exposées aux rebelles et ont travaillé jour et nuit en assumant la double charge de leur service parce qu’elles avaient peur que leurs collègues soient violées », a-t-elle dit.
Pour Mme Tshiamala, cette journée est un éveil pour nous toutes. « Nous ne devons pas nous contenter seulement de cette journée mondiale. Nous devons rester soudées, main dans main », a-t-elle ajouté.
Elle a décrit la réalité du métier où la sage-femme de la RDC travaille dans des conditions précaires, parfois moins rémunérées. « Nous sommes en train de plaider auprès des décideurs de revoir un peu la situation des sages-femmes, de les déployer dans des maternités où elles ne sont pas. Prôner la gratuité de la maternité en mettant la sage-femme de côté, c’est tout sauf une bonne gratuité. La sage-femme est une personne qualifiée pour tout ce qui concerne la maternité et la réduction de la mortalité maternelle », a-t-elle affirmé.
Pour sa part, Lydie Mawelo, présidente provinciale de société congolaise de la pratique sage-femme (SCOSAF), a fait savoir que les études prouvent que partout où la sage-femme est appuyée par le gouvernement, le décès maternel baisse. « La RDC fait partie des pays ayant une forte mortalité maternelle. Actuellement, la formation que les sages-femmes reçoivent, est une mise à niveau internationale, mais malheureusement la plupart d’entre elles sont sans emploi. Pire, dans les hôpitaux de l’Etat, elles ne sont pas reconnues par leurs qualités de sages-femmes. Nous sollicitons un décret du Président de la République pour le recrutement des sages-femmes, qui est un besoin afin de rajeunir la main d’œuvre dans les hôpitaux de l’Etat et de limiter la mortalité maternelle et infantile », a-t-elle dit.
Cette année, la journée est placée sous le thème international : « La sage-femme indispensable dans chaque crise, une bonne santé à la naissance pour un avenir plein d’espoir ». Elle vise à mettre en exergue le rôle fondamental que joue la sage-femme dans la vie de chaque femme, chaque enfant et chaque maman.
ACP/JF