Kinshasa, 28 mai 2024 (ACP).- Le manque d’accès aux produits et aux installations hygiéniques menstruels appropriés a été décrié mardi à Kinshasa en République démocratique du Congo, lors d’une conférence de presse organisé par l’ONU-femme dans la commune de Gombe au Nord de Kinshasa.
« Il sort clairement qu’en RDC, plus des femmes et jeunes filles n’ont pas accès à des produits et à des installations hygiéniques menstruels appropriés et elles gèrent cette période dans les conditions insalubres », a déclaré M. SakinaBintiSelemani, directeur de cabinet du ministre de genre, famille et enfants.
Il a indiqué que la période des menstrues qui survient chez la femme dès la puberté à la ménopause est la période même de la vie. Avant elle, il n’y a pas de vie tout comme après elle, il n’y a plus de transmission de vie. L’hygiène menstruelle non assumer est un véritable frein à l’épanouissement de la femme et de la jeune fille.
Selon le Dircab, des nombreuses femmes et filles en RDC n’ont pas le moyen d’acheter des serviettes hygiéniques, des tampons ou d’autres produits d’hygiène menstruelle. Cela les oblige à utiliser des méthodes non hygiéniques, telles que des chiffons ou des feuilles. Cette pratique peut augmenter le risque d’infection et d’autres problèmes de santé.
« Si les femmes et jeunes filles, dans le milieu urbain peuvent être informé par rapport aux conditions et à l’importance de l’hygiène menstruelle de par leur accès à l’information, que deviendront les femmes rurales et celle de déplacer de guerres ? », a-t-il interrogé.
Et de préciser : « l’hygiène menstruelle est l’un de droit fondamentaux des femmes et jeunes filles, devant les quelles personnes ne peut se soustraire. Chacun est redevable des bonnes conditions pouvant favoriser l’épanouissement et la compétitivité dans le monde ».
Les parties prenantes appelées à intervenir sur les questions de l’hygiène menstruelle
Par ailleurs Mme Dorcas Bwalelo, présidente des cocus des jeunes femmes leaders du réseau des femmes africaines a appelé les parties prenantes à intervenir sur les questions de l’hygiène menstruelle qui devient un problème de santé publique.
« Nous sommes venus en ce jour pour commémorer la journée mondiale sur l’hygiène menstruelle, nous avons aussi saisie l’occasion pour lancer un appel à l’action pour les différentes parties prenantes sur l’urgence d’intervenir sur les questions de l’hygiène menstruelle qui devient de plus en plus un problème en santé publique. Étant donné que très peu des femmes ont accès aux produits d’hygiène menstruelle ce qui met en danger leur santé et les exposent aux différentes formes infections sexuellement transmissibles », a-t-elle indiqué, avant de renchérir : « Les autorités ont été réceptives à notre appel, vu que cela entre aussi dans leur vision, mais nous allons continuer les actions sur terrain pour faire intervenir plusieurs parties prenantes car le ministère de l’économie qui doit intervenir sur cette question ».
Mme Océane WanitaSaleeby, représentante des jeunes au sein du Réseau africain des femmes leaders à travers son cocus des jeunes femmes leaders a présenté l’argumentaire de ce mémorandum qui suit : « Ayant pris conscience de ce fléau les organisations de la société civile œuvrant dans ce domaine réunies le 24 Mai 2024 au tour de la réflexion sur l’effectivité des droits des femmes à l’hygiène menstruelle, avec l’appui financier de l’ONG Femme recommandons au gouvernement de réglementer la santé menstruelle afin de garantir l’accès aux installations sanitaires gratuites digne inclusive et à de protection menstruelle saine et écologique ayant un prix abordable>>.
Elle a recommandé aux autorités de placer les produits d’hygiène menstruelle sur la listes des produits de premières nécessités, de contraindre les producteurs des serviteurs hygiéniques réutilisables ou non à mentionner les contenus des informations qui doivent figurer sur l’emballage, ainsi que de mettre en place les zones de distributions gratuites des produits d’hygiène pour les élèves, étudiants, et dans les différents camps de déplacés.
Célébrée le 28 mai de chaque année, la journée mondiale de l’hygiène menstruelle est l’occasion de sensibiliser à l’importance de la gestion de l’hygiène menstruelle et d’appeler à l’action pour améliorer la vie des filles et de femmes dans la Monde entier. Pour cette année, la RDC a choisi a commémorée cette journée sous le thème « Ensemble, nous pouvons créer un monde où toutes les femmes et filles peuvent gérer leurs menstruation avec dignité et sans honte dans leur environnement naturel, professionnel, situationnel créant ainsi les obstacles considérable à la santé, à l’éducation et à l’égalité de chance pour les femmes et jeunes filles à travers le monde ». ACP/