Kinshasa, 25 avril 2023 (ACP).- L’élimination du paludisme est un défi majeur à relever par des scientifiques de la République démocratique du Congo, a dit le ministre de la Santé, le Dr Samuel Roger Kamba dans son message à la Nation à l’occasion de la 16eme Journée mondiale du paludisme (JMP), le 25 avril de chaque année. « L’élimination du paludisme, appelée familièrement malaria, constitue un défi majeur devant être relevé par des scientifiques congolais et le personnel de santé engagés dans la lutte contre cette maladie, pour l’atteinte des objectifs fixés à l’horizon 2030, c’est-à-dire, l’enregistrement de moins de cas de paludisme avant d’en envisager l’élimination », a affirmé le ministre de la Santé lors de cette 16eme journée mondiale du paludisme, placée sous le thème « Il est temps d’atteindre l’objectif zéro paludisme : investir, innover, mettre en œuvre ».
Pour lui, « ce thème ne nous écarte pas de ceux de ces trois dernières années qui ont tournoyé autour de Zéro paludisme commence avec moi. Et coulé en un engagement pays (’Moi, je m’engage pour zéro cas de malaria dans mon ménage)’. Cette thématique appelle à une attention soutenue sur le paludisme et à l’investissement des moyens conséquents dans la recherche et les nouveaux traitements pour arriver à bout de cette maladie endémique », a-t-il renchéri. « La matérialisation de la couverture santé universelle prônée par le Chef de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi en est une voie obligée, qui passe par une mobilisation accrue des ressources domestiques ou locales, une prise de conscience du personnel de santé à travers la matérialité d’une bonne qualité de l’offre des soins. D’où, l’atteinte de zéro cas de paludisme en RDC constitue une interpellation adressée à nous tous sans exception », a-t-il ajouté.
Le ministre de la Santé a, à cette occasion, rappelé que l’interpellation sous entend l’adoption d’un nouveau comportement devant se matérialiser à travers la participation des ménages, des familles et des communautés à la lutte contre le paludisme. « Au moment où les prestataires des soins sont suffisamment formés sur la prise en charge du paludisme simple et grave, les médicaments et les tests de diagnostic rapide disponibles, l’accessibilité et la gratuité dans les structures de l’Etat, et l’implication de tous, la malaria peut donc être vaincue », a insisté le Dr Kamba.
27, 3 millions de cas de paludisme enregistrés en 2022
Par ailleurs, le ministre de la Santé publique, Hygiène et Prévention, le Dr Samuel Roger Kamba a fait savoir que la RDC a connu une tendance haussière en 2022, en enregistrant 27.296.419 cas de paludisme dont 13.300.804 enfants de moins de cinq ans et 1.209.537 femmes enceintes. Le paludisme a fait 24.880 morts attribués au seul paludisme dont 16.921 enfants de moins de cinq ans, soit 68%, selon le rapport du Programme national de lutte contre le Paludisme (PNLP) de 2022.
Par contre, le même rapport du PNLP de 2022 fait état de plus de 21 millions de cas de paludisme dont plus de 19 millions de cas de paludisme simple et 2 millions de cas de paludisme grave, avec 22.729 décès dus à cette maladie. De ce chiffre, on a comptabilisé plus de 10 millions de cas de paludisme chez les enfants de moins de cinq ans dont 15.297 décès, soit 67%, a-t-il soutenu.
Il a, à cette occasion, invité tout le monde à mener des actions pouvant conduire l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) au gommage de la RDC sur la liste rouge des Etats affectés par le paludisme. Selon l’agence onusienne, la RDC est classée, dans son Rapport 2021 sur la situation du paludisme dans le monde, avec 12% parmi les six pays d’Afrique subsaharienne ayant enregistré 55 % des cas à l’échelle mondiale et avec 13,2% parmi les quatre pays ayant comptabilisé un peu plus de la moitié des décès dus au paludisme dans le monde. ACP/Kayu