Kinshasa, 18 janvier 2025 ( ACP).- L’implication du gouvernement de la République démocratique du Congo a été sollicitée par un médecin pour soutenir la prise en charge du cancer de la prostate, samedi dans un entretien à Kinshasa.
« Les autorités de la RDC focalisent plus leur attention sur les cancers du sein et du col de l’utérus mais elles ignorent que les cancers de la prostate et du colon sont en train de décimer la population congolaise. Nous voulons que le gouvernement nous donne un coup de pouce pour la prise en charge de ce type de cancer dont les molécules coûtent cher», a déclaré le Dr Dieudonné Moningo, président de l’asbl « Prostate cancer vigilance Afrique centrale »( PCVAC).
Selon ce médecin qui est aussi chirurgien urologue et chef de département de chirurgie aux Cliniques universitaires de Kinshasa (CUK), la prostate est un organe spécialement masculin localisé en dessous de la vessie. Il joue un rôle très important à la fois pour uriner, à la sexualité masculine et participe à la formation des spermes.
Cet organe a-t-il expliqué, peut être affecté par trois maladies. Il s’agit de la prostatite ( concerne les jeunes de moins de 25 ans), l’hypertrophie bénigne de la prostate ( gonflement anormal de la prostate qui n’est pas un cancer) et le cancer de la prostate.
Cet urologue a fait savoir que les facteurs de risque de cet organe sont entre autres, l’âge, la race, l’hérédité, l’environnement et le mauvais régime alimentaire.
S’agissant de la prévention, ce spécialiste a indiqué qu’actuellement, il n’existe pas une molécule pour prévenir ce type de cancer parce qu’ils y a plusieurs facteurs qui interviennent dans sa genèse. « Mais on peut conseiller un régime riche en soja, en poisson, en fruits et en légumes », a-t-il ajouté.
Abordant la situation épidémiologique de cette maladie en RDC, il a indiqué que 20 à 25 % des patients qui viennent en consultation dans le service d’urologie aux CUK sont porteurs de cancer de la prostate au stade avancé et décèdent dans plus au moins 5 ans.
« Le problème ce qu’au début du cancer de la prostate il n’y a pas des signes. Si le patient présente des difficultés pour uriner ou uriner fréquemment, voire le blocage complet d’urine, après examen on constate un cancer déjà au stade avancé », a-t-il précisé.
Cet urologue a recommandé aux enfants dont le père a souffert de ce type de cancer de se faire dépister le plus tôt possible pour une bonne survie.
Un dépistage volontaire du cancer de la prostate prévu le 5 février
Par ailleurs, le président de PCVAC a annoncé l’organisation le 5 février prochain d’une campagne de sensibilisation de masse au cancer de la prostate en marge de la Journée mondiale de lutte contre cette maladie, qui sera célébrée le 4 février.
« Je lance un appel aux hommes qui ont 45 ans et plus de venir se faire dépister à à la clinique de Pointe-à-Pitre du cancer de la prostate à moindre coût dans la commune de Matete. Lorsque le cancer est dépisté tôt on peut vous opérez ou faire une radio thérapie et guérir totalement », a-t-il dit.
L’Asbl PCVAC a pour objectif de sensibiliser les hommes ayant plus de 45 ans au dépistage du cancer de la prostate, procéder à la prise en charge et élaborer les statistiques de ce cancer. ACP/C.L.