Kinshasa, 15 mai 2025 (ACP).- L’insuffisance du financement alloué par le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) reste parmi les causes principales de la faible performance de la vaccination, a indiqué jeudi le directeur de cabinet du ministre de la Santé, lors de la matinée de plaidoyer auprès des parlementaires.
« L’insuffisance du financement et le faible décaissement des fonds alloués par le gouvernement restent parmi les causes principales de la faible performance de la vaccination en RDC », a déclaré le Dr Romain Muboyayi, directeur de cabinet du ministre de la Santé.
« Au cours de cette matinée, nous voulons nous focaliser sur le renouvellement des engagements de la Déclaration de Kinshasa de mars 2025 qui s’est fixée comme objectif d’augmenter et de décaisser une ligne budgétaire consacrée à la vaccination pour couvrir le coût des vaccins traditionnels, maintenir la gratuité de la vaccination et d‘atteindre d’ici 2030, au moins 80% de couverture vaccinale pour les enfants complètement vaccinés avant leur premier anniversaire », a-t-il dit.
Pour ce médecin, cette activité se déroule en marge de la 15ème édition de la Semaine africaine de vaccination (SAV) placée sous le thème « La vaccination pour tous est humainement possible ». La SAV est une initiative phare offrant l’opportunité de sensibiliser, d’informer et de mobiliser les décideurs, des acteurs de la vaccination pour réfléchir sur les avancées, les défis réels, les perspectives liées à l’importance vitale des vaccins et des services de vaccination afin de répondre aux besoins du Programme élargi de vaccination (PEV), a-t-il indiqué.
Le Dr Muboyayi a fait savoir que la RDC est parmi les pays de la région africaine qui regorgent un grand nombre d’enfants zéro dose et sous vaccinés. « En dépit des efforts fournis jusque-là, les enfants continuent de payer un lourd fardeau face aux épidémies de poliomyélite, de rougeole et d’autres maladies à prévention. D’où face à ces défis, la mobilisation de tous, en particulier de l’autorité budgétaire est plus qu’urgente pour matérialiser la vision du Président de la République qui, à travers son Programme du plan stratégique de la Couverture santé universelle (CSU), s’est engagé pour l’éradication de la poliomyélite et des maladies à prévention vaccinale dans notre pays », a-t-il encore dit.
La faible couverture conduit à des épidémies récurrentes
Par ailleurs, Jean-Marc Mambidi, président du Repacav, a fait savoir que la faible couverture reste alarmante et conduit à des épidémies récurrentes et à la résurgence des maladies pourtant évitables à la vaccination.
« La RDC fait face à une situation préoccupante, près de 7 enfants sur 10 n’ont pas été vaccinés, selon les enquêtes de couverture vaccinale de l’école de santé publique de l’Université de Kinshasa menées en 2023. Cette faible couverture reste alarmante et conduit à des épidémies récurrentes et à la résurgence des maladies pourtant évitables à la vaccination », a-t-il affirmé.
Pour M. Mambidi, cette situation expose les enfants à d’énormes risques, dont plusieurs facteurs y contribuent parmi lesquels, le déficit de financement, la logistique et la mise en œuvre des activités vaccinales.
Il a salué la présence des parlementaires à cette matinée, laquelle témoigne leur engagement pour la santé des enfants et le renforcement des systèmes de vaccination en RDC.
Cette matinée pour le financement durable de la vaccination a connu les interventions de plusieurs personnalités, notamment celles du Dr Audry Mulumba, directeur du PEV, et de Thomas Noël Gaha, manager santé au Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef) et autres. Elle a été organisée par le PEV avec l’appui financier et technique de l’Organisation non gouvernementale internationale « Programme de technologie appropriée en santé » (PATH) et de l’UNIECF à l’intention du Réseau des Parlementaires Acquis à la Vaccination (REPACAV).
ACP/JF