Kinshasa, 27 août 2023 (ACP).- Un plaidoyer pour l’adoption par le Parlement de la République Démocratique du Congo (RDC) de la loi sur la greffe d’organes, a été mené par l’Association Congolaise des personnes avec maladies des reins (ACPMAR), a appris l’ACP samedi de cette ASBL.
« Les malades des reins vivant en RDC plaident pour l’adoption par le Parlement de la loi sur la greffe d’organes. Cette loi qui va encadrer ce secteur, va leur permettre de bénéficier de la transplantation rénale », a affirmé, le président de l’ACPMAR, Telesphore Nduba, à l’issue du premier congrès sur la néphrologie tenu à Kinshasa, du 23 au 25 août 2023, sous le thème : « Les maladies rénales : du diagnostic à la prise en charge thérapeutique ».
« Que les honorables parlementaires, députés nationaux reviennent au meilleur sentiment, qu’ils lisent la loi, ce qui les gênent, qui les dérangent, qu’ils enlèvent. Le Congo, notre pays, doit être la locomotive qui tire les wagons. Les wagons ce sont les autres qui nous font tout ce que vous connaissez dans le pays. Mais, ces wagons-là commencent à transplanter », a-t-il expliqué, avant de s’interroger : « Nous la locomotive, nous allons partir aux wagons pour qu’on nous transplante là-bas ? »,
De son coté, le sénateur Kaumba Lufunda qui a porté cette loi à la chambre haute du Parlement congolais, a fait savoir qu’en RDC, la transplantation d’organes n’est pas interdite.
« La constitution et la loi sur la santé publique en parlent. Mais, il faut une loi pour réglementer cette pratique. Elle est semblable au code de la route qui réglemente la circulation sur la voie publique, alors que cette circulation n’est pas interdite », a-t-il souligné.
Pour lui, c’est cette loi qui fixe les conditions de la transplantation, les procédures, les hôpitaux où elle devra se faire, ainsi que le personnel médical habilité à la pratiquer.
M Lufunda, également congressiste, a rappelé que refuser d’encadrer la transplantation d’organes par la loi, c’est favoriser l’anarchie.
Au Sénat, la loi a été adoptée, alors que les députés nationaux l’ont retoquée fin 2022. Face à la réticence des députés nationaux, cet élu des élus privilégie une approche pédagogique pour les amener à mieux comprendre le bien-fondé de cette disposition légale.
« Il ne faut pas croire que les gens vont se cabrer indéfiniment. Il y a un travail de pédagogie, que nous devons faire au niveau de l’Assemblée pour que le processus puisse continuer. Il faut savoir que dans de nombreux pays, à travers le monde, on a pratiqué la transplantation avant de la réglementer. Nous, nous sommes parmi les pays qui ont décidé de réglementer avant de la pratiquer. Ça signifie quoi ? Si on n’empêche la réglementation de s’établir, la pratique démarrera dans l’anarchie. Alors, on a le choix, vous voulez réglementer et éviter l’anarchie, ou bien refuser de réglementer et donner lieu à l’anarchie», a-t-il déclaré.
La Couverture santé universelle soulage les personnes soumises à la dialyse
Par ailleurs, le président de la Société Congolaise de néphrologie (SOCONEPH), Nazaire Nseka a fait savoir que la Couverture santé universelle promise par le Chef de l’Etat va soulager les personnes soumises à cette méthode d’épuration du sang à travers une membrane (dialyse).
« D’ici-là, les Congolais auront l’accès, la facilité à la dialyse grâce à la Couverture santé universelle (CSU) qui va soulager les personnes soumises à cette méthode », a-t-il précisé.
Et d’ajouter : « en attendant que cette loi ne soit adoptée, les malades des reins, qui le peuvent, recourent à la dialyse qui coûte encore cher. La dialyse existe. Mais, la dialyse comme on l’a dit coûte cher, et là, le coordonnateur du programme de la couverture de la santé universelle, vous a dit que c’est un processus qui va inclure le paquet de la dialyse ».
Selon les spécialistes, seulement une personne sur 10 accède à la dialyse en RDC. Au cours de ce premier congrès sur la néphrologie, la sensibilisation sur la prévention de la maladie rénale et sa prise en charge ont été faites.
ACP/ KHM