RDC : plaidoyer pour le financement du programme national d’éradication de la dracunculose

Kinshasa, 25 avril 2023 (ACP).-Le financement du programme national d’éradication de la dracunculose ou ver de Guinée en en République démocratique du Congo (RDC) a fait l’objet d’un plaidoyer mercredi à Kinshasa, du directeur de ce programme, le Dr Nkoy Bilo, au cours d’un entretien avec l’ACP.

« La dracunculose, aussi appelé ver de Guinée, fait partie du groupe de  maladies tropicales négligées. Nous avons un personnel bien formé, mais nous manquons des moyens nécessaires pour se lancer dans des recherches actives ayant trait à cette maladie. Nous sommes dans l’incapacité d’accéder à certaines provinces, dans le cadre de l’investigation, notamment dans la partie Est du pays où vivent les refugiés qui sont vulnérables à cette maladie», a soutenu le Dr Nkoy.

«  Les moyens mis à notre disposition ne répondent pas au besoin du travail. D’où notre souci est que nous obtenions un financement de la part des décideurs afin de booster la recherche et la sensibilisation à cette maladie », a-t-il poursuivi.

« A part le salaire et la prime que l’Etat nous octroie, nous n’avons qu’un seul partenaire qui est l’Organisation mondiale de la Santé qui est limitée et parfois déborder face aux demandes », a-t-il déploré.

 Le ver de Guinée est une maladie qu’on attrape par la consommation de l’eau contaminée ou du cyclops infecté. Son incubation est de 10 à 14 mois et sa prise en charge est plus clinique. Elle se fait par extraction  des vers de Guinée de la partie infectée,  a expliqué le Dr Nkoy.

Situation épidémiologie de la dracunculose en RDC

Par ailleurs, le directeur Nkoy Bilo a présenté la situation épidémiologique de la dracunculose en RDC.

« Malgré les maigres moyens, la RDC a pu arracher de l’OMS la certification de cette maladie. Il est  classé 199ème parmi les 200 pays certifiés indemnes de la transmission de cette maladie dans le monde. La RDC doit tout faire pour rester certifié et ne pas enregistrer des nouveaux  cas de dracunculose pour atteindre l’éradication», a-t-il renseigné.

« Nous disons avec réserve qu’il y a pas de cas de dracunculose en  RDC, vu la dimension continentale que le pays possède, avec 9 voisins qui l’entourent de gauche à droite, dont certains sont encore endémiques de cette maladie,   notamment  le Soudan du Sud, l’Angola, le Tchad, la République centrafricaine et l’ Ethiopie », a-t-il ajouté.

Cette éradication nécessite des moyens,  tenant compte des mesures de surveillance transfrontalière, de la surveillance à l’interne, des recherches actives et des études  pour arriver à détecter le cas réel, ainsi que de la sensibilisation à la maladie.

La dracunculose ou ver de Guinée est une maladie qui avait sévi depuis l’époque coloniale dans au moins 6 provinces de la RDC dont 5 étaient endémiques. Il y a eu plus de 518 cas dont plus de 320 cas étaient retrouvés dans l’espace Kasaï qui est actuellement reparti en 5 provinces, à savoir le Sankuru, la Lomami, le Kasaï Central, le Kasaï Oriental et le Kasaï.

Léopoldville, aujourd’hui Kinshasa, était aussi concerné par cette maladie. La période allant de 1960 à 2002 est considérée comme une période silencieuse parce qu’il n’y avait pas une structure du ministère de la Santé qui s’occupait de la prise en charge  ou du suivi de cette maladie en RDC.

Ce programme a été créé en 2002 pour éradiquer la dracunculose. Après plusieurs recherches en 21 ans d’existence, la RDC n’a enregistré aucun cas. Cependant, le pays connait des rumeurs ou des cas similaires qui ne confirment pas la maladie après les études.  ACP/

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