Kinshasa, 8 août 2023 (ACP).- Plus de 10 millions de personnes souffrent de la filariose lymphatique dans trois provinces de la République démocratique du Congo, a déclaré mardi un spécialiste en parasitologie à la direction du Programme national de lutte contre les maladies tropicales négligées à chimiothérapie préventive (PNLMTN-CTP).
« Dix millions trois cents et un mille neuf cents soixante (10.301.960) personnes souffrent de la filariose lymphatique dans 27 zones de santé de trois provinces de la République démocratique du Congo. Il s’agit de 2.292.625 dans 11 zones de santé à l’Equateur, 4.961.855 dans 3 zones de santé au Kasaï Oriental et 3.037480 dans 13 zones de santé au Sud-Ubangi », a dit le docteur Sylvain Mupoyi, spécialiste en parasitologie à la direction du PNLMTN-CTP, au cours de restitution d’une mission d’enquête réalisée dans 11 zones de santé du 24 juin au 24 juillet 2023.
Selon le Dr Mupoyi, cette mission d’enquête a été effectuée dans les zones de santé qui sont à leur cinquième cycle de distribution de médicaments des masses (DMM) et des couvertures thérapeutiques supérieures à 65% avec pour objectif d’évaluer l’impact de traitements médicamenteux de masse sur la filariose lymphatique à travers les sites sentinelles et sites de contrôle ponctuels dans ces Zones de Santé.
Cette enquête, a-t-il dit, était menée en fonction de site de vérification ponctuelle en se basant sur les données de la cartographie nationale de la filariose lymphatique qui a eu à utiliser des cartes de test immunochromatographique (ICT). Le site ayant la plus forte prévalence dans la zone de santé a été sélectionné et l’autre site de vérification ponctuelle a été choisi en concertation avec les zones de santé et les villages ayant une forte probabilité de transmission, généralement à accès difficile, a expliqué le Dr Mupoyi.
Le Dr Mupoyi a signifié que ces ZS ont été sélectionnées car ayant totalisé au moins 5 cycles de distribution annuelle de l’Ivermectine associée à l’Albéndazole ou 10 tours de distribution de l’albéndazole seul.
La filariose lymphatique (FL) a été définie, par le Dr Mupoyi, comme une maladie à transmission vectorielle causée par l’une des trois espèces de parasites filaires, Wuchereria bancrofti, Brugia malayi et Brugia timori et elle se transmet par les moustiques, principalement les moustiques anophèles et les culex en Afrique de l’Ouest et Centrale.
« L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que 120 millions de personnes dans le monde sont touchées par la filariose lymphatique,dont environ 40 millions présentent des manifestations cliniques significatives, et la maladie a été identifiée comme la deuxième cause d’invalidité de longue durée », a-t-il rappelé tout ajoutant : « l’OMS recommande comme la stratégie principale, l’administration massive annuelle d’albéndazole (400 mg) et de diéthylcarbamazine (6 mg/kg) ou d’ivermectine (200μg/kg) aux populations à risque connues et éligibles dans les zones endémiques. Dans les zones endémiques à la loase, on donne l’albéndazole deux fois l’an pour lutter contre la filariose lymphatique ». ACP/KHM