Santé Sexuelle : la réduction des décès maternels confirmée par une structure sanitaire

Kinshasa 15 avril 2025 (ACP).- Des statistiques publiées par le Programme national de la Santé de reproduction (PNCR) ont indiqué une tendance de baisse du taux des décès maternels liés aux avortements depuis l’entrée en vigueur du protocole de Maputo en République démocratique du Congo, a appris, mardi, l’ACP de cette structure.

«Selon des statistiques publiées par le Programme national de la santé de reproduction (PNCR), en 2018 on a enregistré 847 décès maternels liés aux avortements tandis que ce taux est passé à 630 en 2021 depuis l’entrée en vigueur du protocole de Maputo autorisant l’avortement sécurisé ; le nombre des cas de décès maternels liés aux avortements a connu une certaine baisse», a déclaré Michael Mboma médecin formateur en soins complets d’avortements.

Selon lui, l’explication de cet écart est simple, avant l’application du protocole de Maputo, en RDC, deux types d’avortements étaient autorisés ; il s’agit de l’avortement thérapeutique si la vie de la femme était en danger et de l’avortement eugénique permis lorsque la grossesse portait des tares ou le produit de la conception était incompatible à la vie, tout autre avortement était considéré comme un crime et punissable.

Il a indiqué que l’application du protocole de Maputo a élargi le champ des avortements en autorisant l’avortement sécurisé aux femmes enceintes, notamment lorsque la grossesse menace la santé physique ou mentale de la femme ou encore en cas de grossesses issues du viol, de l’inceste, d’une agression sexuelle comme cela arrive souvent en période de guerre.

Cette libéralisation a impacté sur la réduction des cas des décès liés aux complications des avortements pour la simple raison que bon nombre de femmes enceintes amenées à interrompre une grossesse, en se conformant aux normes et directives légales, consultent des structures de santé pourvues d’un plateau technique médical de manière à réduire toutes les complications  plutôt que de recourir à une batterie des méthodes et produits leur proposés, dans la clandestinité, bien souvent par un personnel non qualifié.

S’agissant de l’application du protocole de Maputo, l’expert a souligné l’apport positif, «Ce protocole sécurise tous les prestataires ainsi que les femmes appelées à interrompre une grossesse, dès lors qu’ils posent l’acte en tenant compte des normes et des directives ou encore des questions de fonds et des formes, ils sont protégés .Si par malheur, le cas arrivait au commissariat, au parquet ou au tribunal ,ils n’auront qu’à présenter les documents qui attestent qu’ils ont posé cet acte en respectant les questions de fond et de forme», a-t-il rappelé.

Pour rappel, le protocole de Maputo a été adopté par l’Union Africaine(UA) le 11 juillet 2003 à Maputo, au Mozambique ; une charte africaine qui autorise l’avortement en cas de viol, inceste et toutes les autres raisons thérapeutiques pour préserver la santé et la vie de la femme. Il est entré en vigueur en novembre 2005. La RDC a signé le protocole depuis 2008. ACP/UKB

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