Sécurité alimentaire : une thèse doctorale préconise l’agriculture comme secteur prioritaire en RDC

Kinshasa, 24 mars 2023 (ACP).- Une thèse de doctorat défendue vendredi à l’université de Kinshasa (UNIKIN) à Kinshasa en République démocratique du Congo par le Chef de travaux Jean Paul Nemoyato  préconise l’instauration par l’État, de l’agriculture et du développement rural comme secteur prioritaire et stratégique, en vue de restaurer la sécurité alimentaire et mettre fin à l’importation des vivres.

« Les perspectives alimentaires et nutritionnelles de la RDC nécessitent premièrement une réappropriation institutionnelle de la vision du développement du secteur agricole et rural comme prioritaire et stratégique du plan de développement national », a expliqué le récipiendaire, lors de la soutenance de cette étude intitulée « Sécurité alimentaire : volonté politique et adhésion des partenaires. Cas de la province du Bas-Uélé ».

«  Il faudrait que le Président de la République porte cette vision afin que le gouvernement l’inscrive dans le programme de développement et y mette des moyens conséquents. J’encourage le gouvernement à faire plus, en ce moment où le budget de l’État accorde 12.5% à l’agriculture », a-t-il suggéré.

Il a indiqué que son étude est une réflexion sur la persistance de l’insécurité alimentaire en RDC, en dépit de ses nombreuses ressources naturelles, ses 80 millions d’hectares de terres arables, son hydrographie ainsi que les saisons de pluie et sèche qui varient de l’Est à l’Ouest, a expliqué le récipiendaire.

« Face à cette situation, ma thèse fait une sorte plaidoyer pour une volonté politique des pouvoirs publics à revaloriser les secteurs agricole et de développement rural, en privilégiant une affectation des finances nécessaires aux initiatives agricoles locales en vue de réduire sensiblement les dépenses annuelles que l’État consacrent aux importations alimentaires estimées entre 3.5 et 5 milliards de dollars USD », a-t-il précisé.« Stratégies de sécurité alimentaire »

En outre, le récipiendaire Jean Paul Nemoyato a énuméré quelques stratégies permettant à l’Etat de vaincre la faim qui persiste, même dans les milieux propices à l’économie agricole.

« Mes stratégies de la sécurité alimentaire sont les actions permettant d’améliorer de façon considérable, les composantes de sécurité alimentaire que sont notamment la disponibilité alimentaire, l’accessibilité aux denrées, la stabilité des approvisionnements et la salubrité des aliments. Les stratégies de sécurité nutritionnelle s’orientent vers l’instauration des systèmes d’alimentation scolaire et de distribution des rations aux personnes vulnérables », a-t-il déclaré.

Il a insisté sur la création d’une industrie semencière et la construction des routes d’interconnexion des territoires pour faciliter le transport des marchandises des zones de production vers les points d’écoulement. « S’inspirer du Programme de développement de 145 territoires »

Par ailleurs, en dehors  de la réappropriation institutionnelle pour revaloriser l’agriculture, le CT Nemoyato, qui est également député national élu de la province du Bas-Uélé, a proposé dans sa thèse de doctorat une décentralisation effective et le renforcement des pouvoirs des Entités territoriales décentralisés (ETD).

« Dans la province du Bas-Uélé, comme dans toutes les autres provinces, la décentralisation vise à donner aux entités locales des compétences propres et distinctes de la province. Cette œuvre peut inspirer le gouvernement pour  la mise en place  du programme de développement à la base de 145 territoires », a-t-il révélé.

En ce qui concerne les besoins prioritaires du Bas-Uélé, le récipiendaire a évoqué, dans le cadre spécial de ses recherches, la nécessité de la relance du chemin de fer et d’assurer la navigabilité des cours d’eaux internes, voie utile pour relier les « ETD internes », ainsi que les provinces voisines.

Il a recommandé dans son étude une politique fiscale accordant des exonérations aux investisseurs agricoles, l’octroi de crédit agricole ainsi que l’encadrement des paysans, comme outils pour booster l’agriculture et le développement rural. ACP/

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