Kinshasa, 03 mai 2023 (ACP).- L’augmentation des taxes est l’une des stratégies de réduction du taux de consommation du tabagisme en République démocratique du Congo, a déclaré mercredi le directeur général du Programme de lutte contre la toxicomanie et les substances toxiques (PNLCT).
« Nous souhaitons que ce produit (le tabac) soit surtaxé, parce que quand il est vendu moins cher, n’importe qui peut l’avoir. Il est accessible économiquement et il n’y a pas des difficultés pour le trouver, hors ailleurs, le paquet revient à 10 USD mais chez nous en RDC, le paquet revient à 1.000 ou 2.000 francs congolais. C’est pourquoi, nous proposons à ce que le prix des taxes sur le tabac soit revu à la hausse pour réduire le taux de consommation en RDC », a affirmé le directeur général du PNLCT, Patrick Bilambo, lors d’une conférence tenue dans l’enceinte de l’Université catholique du Congo (UCC) à Kinshasa, sous le thème : « Les enjeux de la lutte anti-tabac en RDC ».
En d’ajouter : « Nous sommes d’accord pour cette initiative que le Bureau de liaison du parlement vient de proposer au gouvernement congolais pour réduire le taux de consommation du tabac en RDC, en fixant un prix plus élevé relatif à ce produit ».
Il a, en effet, rappelé que l’article.8 de la Convention cadre de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), portant protection contre l’exposition à la fumée du demande aux parties de reconnaitre qu’il est clairement établi, sur des bases scientifiques, que
l’exposition à la fumée du tabac entraîne la maladie, l’incapacité et la mort.
De son côté, le directeur du Bureau de liaison parlementaire de la Conférence épiscopale nationale du Congo (BLP/Cenco), Jean-Paul Mulianga a souligné que son organisation milite pour protéger la santé de la population congolaise à travers la sensibilisation aux risques liés à la propagation de la fumée du tabac.
« Nous sommes là pour décourager l’accessibilité de ce produit en RDC. En nous réunissant tous ensemble aujourd’hui, nous sommes conscients du méfait du tabac dans le corps d’un être humain. Et pour faire un bon plaidoyer, nous avons eu à recourir à cette journée de réflexion sur le tabagisme enfin d’avoir des arguments solides pour convaincre les décideurs d’empêcher la population de consommer activement le tabac, un produit nuisible à la santé », a-t-il souligné.
« La RDC est certifiée comme un pays où le tabac se vend à un prix moins cher partout en Afrique et au monde, selon plusieurs évaluations faites au niveau international », a-t-il expliqué. M. Mulianga a fait savoir que l’apport du gouvernement Congolais consiste à accompagner cette initiative en vue d’augmenter les taxes sur le tabac et de sensibiliser la population à la lutte multisectorielle, sous l’implication des services étatiques habilités à réglementer ce secteur.
Mesures visant à stopper la dépendance du tabagisme
Par ailleurs, les intervenants ont proposé quelques mesures visant la réduction de la consommation du tabac dans la ville de Kinshasa en particulier et en RDC en général. Il s’agit notamment de la sensibilisation de la population aux risques liés à la santé, à la consommation du tabac et à l’exposition de la fumée.
Pour les orateurs, les principaux acteurs qui devront être impliqués dans cette sensibilisation sont entre autres, l’industrie du tabac, les agents de santé, les leaders communautaires, les travailleurs sociaux professionnels, les médias, les éducateurs, les décideurs, etc.
Ils ont, en outre, souhaité l’intégration du diagnostic et du traitement de la dépendance au tabac, la mise en œuvre des programmes des diagnostics et de conseil de prévention à un cout abordable, l’élimination de toutes formes de commerce illicite du tabac, le renforcement des capacités des programmes des ONG pour faciliter la lutte contre anti-tabac et le soutien aux initiatives relatif à un monde sans tabac.
Organisée par le Bureau de liaison du parlement en collaboration avec l’Institut Panafricain cardinal Martino (IPCM/UCC), cette conférence s’inscrit dans le cadre du projet de plaidoyer fiscal sur la taxation du tabac en Afrique.
Elle a connu la participation du directeur général de l’IPCM, du secrétaire général administratif d’UCC, et d’autres autorités scientifiques et politiques.
ACP/KKP