Tenue d’une conférence à Kinshasa sur la restitution des résultats d’analyse de la drogue « Bombé »

Kinshasa, 09 mai 2022 (ACP),- Le ministère de la Santé publique, Hygiène et Prévention, à travers son Programme national de lutte  contre les toxicomanies et  les substances toxiques  (PNLCT), a organisé lundi, à Kinshasa, une conférence sur la sensibilisation à la drogue « Bombé », sous le thème «Restitution des résultats d’analyse de la drogue Bombé et prestation cartographie des ONGs de lutte contre la drogue ».

Cette conférence a été organisée avec l’appui financier de la Coopération suédoise et ForumCiv. Selon le PNLCT, la situation est inquiétante, spécialement parmi les jeunes qui font des lourds travaux, notamment les  casseurs des pierres, les pousse-pousseurs, les motocyclistes, les receveurs, les mitrailleurs communément appelés « bana bibende », les hommes en uniforme et d’autres catégories sociales suite aux prétendues vertus ventées par les consommateurs.

L’enquête du PNLCT auprès des toxicomanes révèle que la consommation de la drogue « bombé » provoque l’inertie, la somnolence, une sècheresse buccale, la désorientation temporaire et spatiale, une anorexie conduisant à un état de dénutrition aigue, une hémorragie généralisée et parfois une mort subite. Elle engendre également une forte dépendance.

La découverte de l’héroïne, de la cocaïne et de la morphine dans les échantillons de « bombé » montre à suffisance la circulation de ces drogues dangereuses en RDC, renseigne l’enquête du PNLCT. L’implication des autorités politico-administratives et l’appui du PNLCT est impérativement attendue pour permettre de mener les interventions ciblées.

La consommation de la drogue « bombé » à Kinshasa  est une urgence de santé publique. Les résultats présentés demandent une riposte immédiate et la poursuite des investigations pour réduire, si pas éradiquer ce fléau, conclu l’enquête du PNLCT.

Selon le Pr Ndelo-Di-Phanzu, toxicologue, un des intervenants à cette conférence, la drogue « bombé » est fabriquée à partir des déchets toxiques  puisés dans le catalyseur des voitures, auquel on ajoute la nutriline ou bon appétit ou cyprohéptadine. Le catalyseur est un dispositif métallique anti-pollution placé au système d’échappement d’un véhicule à moteur, en gaz non toxique (gaz carbonique et azote). Il est éliminé par le gaz d’échappement.

Pour le Dr Abraham Mifundu qui est également intervenu à ce forum, le problème de l’abus de drogue est au cœur d’un véritable paradoxe. Il y a un énorme déficit des réponses adéquates aussi bien du coté des pouvoirs publics que de la société civile face à l’abus de drogue de plus en plus expansif, au rythme de la paupérisation des quartiers urbains et de l’accroissement de la violence et de l’insécurité. Tout cela réduit les chances du renforcement du vivre ensemble et d’une citoyenneté démocratique.

Ce dernier a recommandé d’étendre l’étude cartographique à l’échelle de toute la ville de Kinshasa et aussi à l’échelle nationale, de manière à intégrer l’état des lieux de l’abus. ACP/Kayu/OB/CKM/JFM/SGB/MMC/CDN

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