Tshopo : 80 cas de choléra dont quatre décès signalés dans la zone de santé d’Isangi

Isangi, 7 juin 2025 (ACP).- Une flambée de choléra a été signalée dans la zone de santé d’Isangi,  à plus de 125 km de Kisangani, province de la Tshopo, au nord-Est de la République démocratique du Congo, avec 80 cas cumulés et quatre décès enregistrés depuis la 20ᵉ semaine épidémiologique, a indiqué samedi un rapport consulté par l’ACP.

« L’épidémie de choléra est belle et bien confirmée dans la zone de santé d’Isangi », précise le document, qui identifie l’aire de santé de Lilanda comme l’épicentre de la flambée, avec 35 cas recensés, suivie de Yafu (10 cas), Yali (5 cas) et Yao Nord (5 cas).

Selon les données rapportées, 11 des 25 aires de santé de la zone sont désormais touchées. La progression est jugée rapide : six cas ont été enregistrés en semaine 20, 17 en semaine 21, puis 57 en semaine 22, qui concentre également deux des quatre décès notifiés.

La majorité des cas concerne les adultes âgés de 15 ans et plus (51 sur 80), tandis que 11 enfants de moins de cinq ans figurent parmi les malades. Le rapport signale aussi trois infections nosocomiales et un cas d’avortement lié à la maladie.

Des analyses effectuées à l’Institut National de Recherche Biomédicale (INRB) ont permis de confirmer trois cas positifs au Vibrio cholerae O1 sur les cinq échantillons envoyés. Neuf autres prélèvements sont en attente de transfert à Kisangani pour confirmation.

Face à l’ampleur de la situation, six réunions de crise ont été organisées autour de l’administrateur du territoire. Le rapport plaide pour « une réponse rapide de grande envergure » afin de stopper l’épidémie, incluant le pré-positionnement de kits choléra dans les zones non encore touchées et la mise en place d’unités de traitement du choléra (UTC).

Un plaidoyer est en cours auprès de la Division provinciale de la santé et du partenaire Enabel pour l’approvisionnement en intrants médicaux. Le document pointe néanmoins « l’actualisation du plan de contingence » comme une faiblesse majeure.

La surveillance a été renforcée avec une collecte quotidienne des données, des investigations de cas et un briefing du personnel soignant sur la définition standard. Un cas confirmé à la prison de Yangambi le 5 juin soulève toutefois des inquiétudes quant à une propagation possible hors des foyers actuels.

Les autorités locales appellent la population à observer les mesures d’hygiène et à consulter rapidement en cas de diarrhée aqueuse aiguë. Les partenaires humanitaires sont invités à mobiliser des ressources logistiques pour contenir la flambée avant l’arrivée de la prochaine saison des pluies.

ACP/UKB

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