Kinshasa, 22 octobre 2024 (ACP).- L’enquête sur l’évaluation de l’impact du VIH sur la population en République démocratique du Congo « Codphia », mise en œuvre dans trois provinces du pays (Haut-Katanga, Lualaba et Kinshasa), a été lancée mardi, au cours d’une cérémonie à Kinshasa, par le directeur général de l’Institut national de santé publique (INSP).
« Cette enquête de grande envergure devrait nous aider à apprécier l’impact réel de plus de 40 ans de lutte contre le VIH sida en RDC. (Codphia) est la grosse enquête d’évaluation de l’impact que connaît la RDC (…) initiée pour obtenir les estimations, particulièrement sur les indicateurs du VIH chez les adultes et pour mesurer l’impact des interventions du programme VIH », a déclaré le Dr Dieudonné Mwamba, directeur général de l’INSP.
Il a, au nom du ministre de la Santé publique, Hygiène et Prévoyance sociale, fait savoir que la RDC avec une prévalence de VIH de 1, 2 %, chez la population générale, partage ses frontières avec certains pays voisins dont la prévalence va jusqu’à plus de 10%, ajoutant que l’infection à VIH reste ainsi inscrite parmi les problèmes prioritaires de santé du pays.
Le Dr Mwamba a précisé que les enquêtes d’évaluation de l’impact de VIH basées sur la population (PHIA) sont menées dans plusieurs pays depuis plus de 10 ans, permettant de fournir un aperçu de progrès réalisés dans la riposte contre le VIH.
Il a, à cette occasion, exhorté le gouverneur de la ville de Kinshasa, représenté par le Dr Patricien Gongo, ministre provincial de la Santé à faciliter la tâche et à assurer la sécurité des équipes qui seront déployées dans les différents ménages pour collecter les données et les échantillons de sang dès jeudi 24 octobre pour une durée de 6 semaines.
« Aux équipes d’enquêteurs et toutes les parties prenantes à cette étude, je vous invite au professionnalisme et à prendre toutes les dispositions idoines pour que le tout se déroule dans les meilleures conditions possibles », a-t-il recommandé.
Pour Susan Fuller, cheffe de mission adjointe de l’Ambassade des Etats-Unis, représentante de l’Ambassadeur des USA en RDC, l’assistance technique et financière des USA, est essentielle pour renforcer les capacités de la RDC, améliorer les résultats en santé et prévenir la pandémie, remonte à des décennies.
« Plus de 50 personnes ont été formées pour devenir formateurs, 127 techniciens de laboratoires de terrain et plus de 42 techniciens de laboratoires satellites ont également été formés. De plus, plus de 500 enquêteurs ont été formés dans des domaines techniques spécifiques aux laboratoires », a-t-elle dit.
Présentation du projet

Les participants
Par ailleurs, le Dr Franck Fwamba, chef du projet, a fait savoir que « Codphia » est une innovation de 10 dernières années « sinon une révolution », permettant de capter un certain nombre d’indicateurs par rapport au programme VIH depuis que la lutte a commencé dans le pays.
Selon lui, la RDC a besoin de « Codphia », notamment pour évaluer la prévalence et l’incidence de l’infection par le VIH dans la population, évaluer la couverture et l’impact des services de lutte contre le VIH au niveau de la population, caractériser les comportements à risque liés au VIH et associés à l’acquisition ou à la transmission du VIH ainsi qu’obtenir des données permettant d’estimer les objectifs « 95-95-95 » de l’ONUSIDA.
Les objectifs 95-95-95, a-t-il poursuivi, exigent que 95% de toutes les personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut VIH, 95% de toutes les personnes diagnostiquées avec le VIH reçoivent un traitement antirétroviral et 95% de toutes les personnes recevant un traitement antirétroviral reçoivent une suppression virale.
« Le public ciblé par cette enquête est constitué des personnes âgées de 15 ans et plus, des femmes enceintes, des PVVIH et des autres membres de la communauté », a indiqué ce médecin.
Les membres du personnel de cette enquête, formés aux procédures de confidentialité, visiteront environ 24.000 ménages choisis au hasard dans les trois provinces ciblées pour cette première phase.
Financé à hauteur de 22 millions de dollars américains dans le cadre du Plan présidentiel d’aide d’urgence à la lutte contre le Sida (PEPFAR), ce projet est mis en œuvre par « ICAP » de l’Université de Columbia. Il est une initiative visant à assurer la portée et l’impact des programmes de lutte contre le VIH dans le pays. ACP/ C.L.