Kinshasa, 23 décembre 2020(ACP).- Les organisations de la société civile environnementale réunies au sein du Groupe de Travail Climat pour la Réduction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation des forêts (GTCR-R) ont validé à Kinshasa les notes de position de sur la Contribution déterminée au niveau national relative au changement climatique (CDN) en matière de changement climatique et sur le cadre mondial de la biodiversité post 2020 qui sera validé à la 15ème Conférence des parties de la biodiversité (Cop15).
Selon l’ONG « Action pour la promotion et la protection des peuples et espèces menacés (APEM) qui l’a fait savoir mercredi à l’ACP, cette validation intervenue à l’issue d’un atelier qu’elle a organisé à cet effet à Kinshasa, est l’aboutissement d’un long travail, à travers différents ateliers de consultation menés à Goma au Nord-Kivu, à Kindu dans le Maniema, à Kisangani dans la province de la Tshopo, à Inongo en province de Mai-Ndombe et à Kinshasa pour recueillir les points de vue des acteurs de la société civile sur les questions de la CDN et de la biodiversité.
S’agissant de la note de position sur la CDN en rapport avec le changement climatique, elle s’inscrit selon Long APEM, dans le cadre du processus de révision de la contribution entamée par la RDC conformément aux exigences de la Convention cadre des Nations Unies sur le changement climatique (CCNUCC), en application de l’Accord de Paris.
Recommandations
A l’issue des travaux de cet atelier, les experts de la société civile environnementale ont émis le vœu de voir pour la CDN au niveau national les parties prenantes être sensibilisées et formées sur le processus de révision de la CDN.
Ils ont exigé des consultations de manière spécifique des communautés locales et des peuples autochtones sur les CDN en respectant le principe relatif au consentement libre informé au préalable (CLIP) au regard du droit international et national.
La société civile environnementale a encouragé les mises en place d’une coordination multisectorielle, représentative sous le leadership d’un organe gouvernemental pré séant et d’un mécanisme de suivi et évaluation efficace des dispositifs de recevabilité et de transparence.
Ils ont noté la nécessité de mettre aussi en synergies les CDN avec les autres processus existants (APV/FLEGT, REDD+, foncier, aménagement du territoire, la foresterie communautaire etc.).
En ce qui concerne le cadre mondial de la biodiversité post 2020, il a été demandé que les efforts soient fournis et que l’ambition des objectifs nationaux dans les « Stratégies et Plans d’action nationaux pour la Biodiversité » (SPANB) soient relevées en rapport avec l’objectif 30-30, tout en veillant à ce que les initiatives de conservation traditionnelle et le savoir endogène, portés par les communautés locales soient alignées dans la comptabilité nationale d’espace conservé.
Les participants à l’atelier ont encouragé la RDC à prendre des mesures d’application nécessaires pour des initiatives communautaires de conservation de la nature promues à travers la foresterie communautaire, les aires et les territoires conservés par les peuples autochtones et communautés locales (APAC) et autres mesures efficaces de conservation (AMEC).
Ils ont également souligné la nécessité d’intégrer les questions sanitaires dans le cadre mondial de la biodiversité indiquant que la pandémie mondiale à Coronavirus interpelle la planète à faire preuve de solidarité afin d’éviter des maladies directement liées au rapprochement des hommes et des animaux sauvages surtout dans les zones où l’habitat animal est menacé de destruction.
Mise en place d’un mécanisme de riposte
La société civile environnementale a, en outre, appelé les parties prenantes et les gouvernements à mettre en place le mécanisme de riposte et à renforcer les partenariats intersectoriels pour mesurer l’efficacité des programmes de santé basés sur la prévention des maladies zoonotiques transmises à l’homme par les animaux.
Elle a également recommandé le renforcement des politiques nationales de biodiversité intégrant la problématique de la biodiversité marine et la considération de ses services éco- systémiques dans les réglementations sectorielles.
Il sied d’indiquer que toutes ces positions ont été transmises au ministère de l’environnement et développement durable et qu’une feuille de route est mise en place pour accompagner la RDC jusqu’à la COP26 sur le climat à Glasgow en Angleterre en vue de capitaliser les acquis des notes de position qui sont déjà disponibles. ACP/Kayu/KJI/CKM