VIH-Afrique : l’observance « stricte » de l’état nutritionnel recommandée aux femmes enceintes sous ARV (une étude)

Kinshasa, 19 avril 2025 (ACP).-L’observance stricte de l’état nutritionnel a été recommandée aux femmes enceintes porteuses du VIH sous ARV (antirétroviraux), dans les pays d’Afrique dont la République démocratique du Congo(RDC), par un chercheur congolais, lors de la défense vendredi à Ouagadougou (Burkina Faso), de son étude de spécialisation en médecine, a appris samedi l’ACP, au cours d’un entretien.  

« Nous avons recommandé aux femmes enceintes vivant avec le VIH d’avoir une observance au traitement et d’équilibrer leur alimentation, lors de la défense vendredi 18 avril 2025 à l’Institut International des Sciences et technologies (IISTECH) dans la ville de Ouagadougou de l’étude de notre master ou spécialisation en médecine, intitulée « Corrélation entre l’état nutritionnel et l’évolution des CD4 (protéines)et la charge virale chez les femmes enceintes sous ARV à Ouagadougou » », a fait savoir le Dr Ross Roy Keta Musaki, auteur de l’étude.

Il a également recommandé de

renforcer  à Burkina Faso, en République démocratique du Congo et dans d’autres pays d’Afrique, de différents financements pour des études évaluant l’impact des interventions nutritionnelles chez des femmes enceintes déjà sous thérapie antirétrovirale efficace.

L’amélioration et la mise en place d’une  bonne politique de consommation alimentaire pour les femmes VIH positif surtout dans les interactions entre nutriments chez lesdites femmes, figurent aussi parmi les recommandations, a-t-il dit, étant donné que la supplémentation en fer chez une femme infectée peut améliorer son anémie, mais le fer peut aussi favoriser certaines infections si administrées sans contrôle.

« Notre étude était transversale, utilisant les données primaires en collectant auprès des femmes ayant consultées pendant la période de mi-Août à mi-Novembre 2023 au CHU Bogodogo dans la ville de Ouagadougou. Une analyse descriptive et multinomiale pour évaluer l’association entre l’état nutritionnel, le CD4 et la charge virale. Des essais randomisés phares ont démontré qu’une simple multi vitamine quotidienne pouvait réduire significativement la progression de la maladie et les complications de la grossesse chez les femmes vivant avec le VIH. Bien que l’avènement des thérapies ARV ait révolutionné le pronostic en contrôlant la réplication virale, la nutrition demeure un fondement complémentaire sans lequel les bénéfices des traitements ne peuvent être pleinement réalisés », a-t-il expliqué.

Cependant, a poursuivi l’impétrant, des défis persistent: combler les lacunes de la recherche pour affiner des connaissances, et traduire ces preuves en actions concrètes dans les systèmes de santé. Et les tendances actuelles suggèrent une prise de conscience croissante de l’importance d’une approche holistique englobant la nutrition dans la prise en charge des femmes enceintes séropositives. Les lacunes identifiées appellent à davantage d’études, notamment en contexte de traitement ARV et dans des régions jusqu’alors peu investiguées, afin de guider des politiques éclairées.

Ce médecin a, à cet effet, appelé les pays africains à investir dans l’amélioration de l’état nutritionnel des femmes enceintes

vivant avec le VIH , qui est un impératif de santé publique doublé d’un impératif éthique. C’est un levier d’action accessible (via des suppléments et des programmes alimentaires) et efficace pour renforcer l’immunité (hausse des CD4), maintenir la

charge virale à un niveau bas, et en fin protéger la santé de deux êtres à la fois (la mère et son enfant à naître).

Une synergie dans la marche des programmes de lutte contre le VIH

Les programmes de lutte contre le VIH/sida et de nutrition  selon le docteur Keta Musaki, doivent marcher main dans la main, afin de briser le cercle vicieux VIH-malnutrition et de promouvoir un cercle vertueux de santé et de résilience pour les mères vivant avec le VIH.

« Les politiques intégrées qui en découleront contribueront non seulement à améliorer les trajectoires individuelles de ces femmes, mais aussi à atteindre des objectifs globaux tels que l’élimination de la transmission pédiatrique du VIH et la réduction de la mortalité maternelle, conformément aux engagements internationaux en matière de développement sanitaire », a-t-il dit.

La question de cette recherche était de savoir si la charge virale et le nombre de CD4 dans l’organisme influencent l’état nutritionnel des séropositives enceintes.

Tandis que les objectifs  étaient de déterminer dans quelle mesure la charge virale et le nombre de CD4 influencent l’état nutritionnel de ces femmes enceintes séropositives, en évaluant les stratégies nutritionnelles susceptibles d’améliorer leur santé globale, de déterminer la proportion des femmes enceintes vivant avec VIH ayant informé leurs partenaires sexuels pour permettre un bon suivi nutritionnel et épidémique au sein du ménage et en milieu hospitalier, d’apprécier l’état nutritionnel de base des femmes enceintes sous ARV et l’évolution de la charge virale ainsi qu’évaluer les risques d’un mauvais état nutritionnel sur les femmes enceintes sous ARV face à l’évolution de leurs grossesses.

Le candidat a obtenu le diplôme de Master 2 en épidémiologie et bio-statistique ou encore diplôme d’études spécialisées en santé publique, option épidémiologie et biostatistique avec la mention <<distinction>>

Les professeurs Adama Zida ,Chekina  Zongo, Boubacar Savadogo et Mahamoudou Sanou ont été respectivement directeur, président, co-directeur et membre du jury de ce mémoire de spécialisation en médecine.

ACP/C.L.

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