Kinshasa, 13 juillet 2020 (ACP)- La vice-Première ministre et ministre du Plan, Elysée Minembwe, a appelé les acteurs de développement à s’investir dans la lutte contre la mortalité maternelle, la promotion de la planification familiale, la prévention et la lutte contre les violences basées sur le genre ainsi que l’amélioration du Système Statistique National en RDC, indique un communiqué dudit ministère reçu dimanche à l’ACP.
Selon le communiqué, la vice-Première ministre Minembwe a lancé cet appel samedi à l’occasion de la journée mondiale de la population, estimant que cette journée constitue pour elle une occasion pour sensibiliser davantage les Nations aux interrelations population-développement-environnement.Pour cette année, le thème retenu est «Faire des arrêts sur la Covid-19 : comment préserver la santé et les droits des femmes et des filles durant cette période de Covid 19».
Ce thème dicté par la crise provoquée par la pandémie de Coronavirus qui fait des ravages à travers dans le monde entier. Mais les femmes, qui représentent la plus grande partie des agents de santé de première ligne, par exemple, sont plus exposées à cette pandémie que d’autres catégories.
Cette journée est aussi une opportunité pour réfléchir sur les différents aspects de l’évolution démographique de la planète.
A cette occasion, la ministre du Plan émet le souhait de voir la RDC se doter d’une vision éclairée pour assurer le bien-être de la population.
Pour elle, la célébration de la journée mondiale de la population revêt un intérêt particulier pour la République Démocratique du Congo. C’est une occasion pour le pays d’évaluer les défis majeurs auxquels elle fait face.
Il s’agit, entre autres, de la forte fécondité au niveau national tout en indiquant que le taux de fécondité moyen est de 6,2 enfants par femme, classant la RDC parmi les cinq pays au monde à forte fécondité. Dans de nombreuses provinces, il atteint 10 enfants par femme. Mme Minembwe a fait savoir qu’un autre défi à relever, c’est la précocité de la fécondité avec un taux de fécondité des adolescentes qui représente 109 pour 1000.
A la base de cette situation, il y a les mariages d’enfants et l’accès limité aux informations et aux services de santé sexuelle et reproductive. Bien qu’il ait globalement diminué, passant de 37% en 2014 à 29% en 2018, il a augmenté au niveau provincial (jusqu’à 50%), en particulier dans les provinces gravement touchées par les crises.
Un autre défi qu’est la mortalité maternelle qui reste toujours très élevée. Bien qu’il se soit amélioré, le taux de mortalité maternelle de 846 décès pour 100 000 naissances vivantes (EDS 2014) est passé à 473 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes (OMS 2017).
Dans le lot de défis, a-t-elle souligné, on compte aussi la violence sexuelle qui reste très courante. Environ 64% des femmes ont subi au moins une fois des violences de la part d’un partenaire intime ou non intime et ceci pourrait s’aggraver pendant cette période de Covid-19.Enfin, elle a fait allusion à l’absence de données fiables pour la planification du développement. En effet, le dernier Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH1) en RDC remonte à 1984.
C’est pourquoi le gouvernement de la RDC, en collaboration avec les partenaires au développement, projette de réaliser le RGPH2 avec des technologies innovantes, y compris une cartographie géo-référencée, pour améliorer l’analyse des données démographiques nationales et provinciales, a-t-elle affirmé.La Covid-19 a suscité une remise en question sur certaines questions. Elle a engendré une pression supplémentaire sur un système sanitaire fragile et des infrastructures et services sociaux de base très limités et déjà très éprouvés par les diverses épidémies qu’il doit gérer.
Le pays se retrouve à ce jour avec une augmentation exponentielle des cas (plus de 8 000 cas au 12 juillet 2020), et la maladie s’est étendue dans 14 des 26 provinces du pays, dont certaines connaissent déjà de multiples urgences humanitaires, indique-t-on. ACP/FNG/ODM/Fmb/Nig/NKV