Trois questions au professeur Emmanuel Biey Makaly, chef de département des sciences et gestion de l’environnement, à l’Université de Kinshasa

Kinshasa, 05 juin 2023 (ACP).- L’accès à l’eau potable dans la ville de Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, n’est pas garanti à tout le monde.

Pour contourner les difficultés liées à l’approvisionnement en ce précieux liquide, plusieurs points de forage ont été installés dans la capitale congolaise. Cette question a fait l’objet de l’entretien que l’ACP a réalisé avec un professeur spécialiste des questions environnementales.

Question 1: Que pensez-vous de la qualité de l’eau que fournissent les forages dont le nombre ne cesse d’augmenter dans la ville de Kinshasa ?

Réponse : Il est dommage que les eaux de tous ces forages qui naissent ne connaissent aucune vérification, aucun traitement préalable et aucun contrôle. Le sol Kinois est assez acide et les eaux de forage à Kinshasa sont pour la plupart acides (le cas de Mont Ngafula et même du site universitaire où on a trouvé des pH inférieurs à 4 et cela est dangereux).

Les forages soutirent les eaux profondes qui sont anaérobies et logiquement de meilleure qualité d’approvisionnement comparées avec les eaux de surface souvent déjà polluées au départ. Cependant ces eaux peuvent être contaminées, dépendant des roches où on les prélève, il y a certains contaminants que l’on devrait contrôler comme le Fer, le Manganèse, les acides humiques, les nitrates qui peuvent être nocives pour la consommation et qui devraient être retirés.

Question 2: Peut-on dire que le sol de la ville de Kinshasa n’est pas approprié pour le forage ?

Réponse: Le phénomène croissant de forage constitue une autre forme de pollution environnementale dans la ville de Kinshasa. Il estime que cela est simplement dû à la faiblesse du service devant fournir cette précieuse denrée. La REGIDESO s’est révélée incapable de desservir toute la population de Kinshasa en eau potable. Or l’eau c’est la vie et même c’est garanti par la constitution et les lois du pays.

Face au nombre de plus en plus croissant des points de forages dans la ville de Kinshasa, il faudrait que les services qui livrent des autorisations puissent veiller au strict contrôle et au traitement préalable, car parfois ces sont les manipulations de ces eaux qui contaminent la population ou la proximité avec des milieux contaminés.

Question 3: Que diriez-vous de cours d’eau qui traversent la ville de Kinshasa pollués pour la plupart et dont certains sont utilisés par la REGIDESO pour desservir la population ?

Réponse: Kinshasa est traversée par une trentaine de cours d’eau qui peuvent devenir des sites touristiques contribuant à l’amélioration de la qualité de vie des populations. Elle devrait éviter d’utiliser les sites érosifs comme des points de décharge des produits de curage, car en définitive toutes ces immondices se retrouvent au fond des vallées dans les cours d’eau qui sont de nouveau pollués (cercle infernal de pollution).

Ces cours d’eau ailleurs sont bien gardés avec de part et d’autre, des voies de circulations, des zones piétonnes et la verdure. Kinshasa peut également le faire, si un vrai plan d’aménagement des cours d’eau est mis en place. Et si la population est consciente qu’un cours d’eau n’est pas une décharge où il faut connecter ses toilettes, jeter les déchets. ACP/ODM

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