Kinshasa, 20 novembre 2022 (ACP).- L’Assemblée provinciale de Kinshasa (APK),a jugé recevable la proposition d’édit portant dispositions particulières applicables en matière de protection des emprises, aires protégées et espaces publics dans la capitale, au cours d’une plénière, vendredi, dirigée par le président de cet organe délibérant, Godefroid Mpoyi.
« Le présent édit détermine des dispositions spécifiques applicables en matière de la protection des emprises, aires protégées et espaces publics dans la ville de Kinshasa. Il vise la sécurisation et la surveillance des emprises, aires protégées et espaces publics contre la pratique irrégulière d’encombrement des voies publiques ainsi que d’occupations et constructions anarchiques dans la ville de Kinshasa », a fait savoir l’auteur de l’édit, le vice-président, Francis Tshibalabala lors de sa présentation.
La ville de Kinshasa, a-t-il précisé, perd de plus en plus les emprises de ses routes et les espaces publics, réservés pour d’éventuels agrandissements des chaussées ou pour un usage quelconque d’intérêt général.
« La recrudescence de ce drôle phénomène qui commence généralement par l’occupation précaire des emprises et espaces réservés, poursuit par l’érection des clôtures, au-delà des limites initiales des concessions privées, et s’achève pour la plupart des cas, par la construction des édifices solides sur ces fonds d’intérêt public », a-t-il insisté
« Eu égard au plan de l’urbanisme, c’est un drame qui rétrécit les routes et surdimensionne les propriétés privées, au préjudice des usagers de la route et des utilisateurs des espaces publics. L’ampleur de ce fléau d’empiètement nécessite en plus du cadre juridique existant, une législation particulière et adaptée à l’évolution de la criminalité foncière dans la ville de Kinshasa », a poursuivi le député provincial Tshibalabala.
Ce dernier a souligné que cet édit apporte des réponses pratiques à la lutte contre l’occupation et l’appropriation des routes et des espaces publics kinois à travers, notamment la réaffirmation du caractère inconcessible des emprises des routes et espaces publics, l’organisation de la patrouille foncière confiée à une commission municipale de contrôle et de surveillance obligatoire, le renforcement des conditions d’octroi des autorisations d’occupation à titre précaire des espaces publics et autres.
La proposition d’édit en matière de protection des emprises publiques tombe à point nommé
« Je suis très heureux personnellement, car cette proposition d’édit tombe à point nommé. Nous tous, nous sommes en train de décrier le problème des inondations dû aux constructions anarchiques. Aujourd’hui, les enfants n’ont plus des lieux où se divertir et les maraîchers ont du mal à exercer leurs activités suite aux spoliations des terrains de divertissement et des sites agricoles. L’accident qui a eu à Matadi Kibala démontre que les emprises ne sont pas respectées », a-t-il déploré.
Pour lui, il fallait absolument qu’il y ait un texte de loi, un édit qui puisse régir tous ces phénomènes pour ne plus retomber dans les erreurs du passé. « Au lieu de pleurer des morts, il était temps de créer un texte qui va répondre pratiquement aux problèmes dont la ville fait face et mettre fin à la responsabilité de l’État à enterrer les victimes de temps à temps », a-t-il conclu. ACP/KHM