Kinshasa, 20 décembre 2022 (ACP).– La ville de Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, vibre dans l’ambiance des festivités de fin d’année avec l’ouverture des kermesses dans plusieurs coins et quartiers chauds, a constaté mardi l’ACP lors d’une ronde.
« Ici à Bandal, nous sommes déjà de plein pied dans une ambiance électrique de la bonne année. C’est la seule commune où vous pouvez enregistrer plus de 10 sites qui abritent des kermesses, donc vous comprenez que les kinois veulent ça, c’est une période de détente et de fête. Moi je suis contre ceux qui veulent qu’on supprime les kermesses, nous avons quelque fois besoin de la détente après des mois de travail », a réagi Chekina, connu sous le nom de Play boy.
Par contre, les tenanciers des stands au quartier Matonge dans la commune de Kalamu ont déploré la faible fréquentation des clients observée dans ce lieu qui est un des points chauds de la capitale.
« Ça fait déjà deux semaines depuis que nous avons ouvert, mais l’ambiance n’est pas encore à son rendez-vous. Souvent c’est à la dernière semaine du mois de décembre que les choses sérieuses commencent », a déclaré Minouche Teke, tenancière d’un stand dans une kermesse au quartier Matonge dans la commune de Kalamu. Réputée comme capitale de l’ambiance à Kinshasa, Matonge revêt peu à peu sa robe de fête.
« Généralement les gens ne comprennent pas que c’est un commerce que nous faisons, ce n’est pas pour des aventures que nous exerçons cette activité. Nous veillons ici jusqu’aux petites heures du matin, donc c’est une activité qui nous permet de vivre avec nos familles. Je suis contre ceux qui disent qu’il faut y mettre fin », indique Flore Kanyinda, tenancière d’un stand dans une kermesse sur l’avenue Saio dans la commune de Kasa-vubu.
Sur place, un passant, Didier Dongo, qui s’est livré à l’ACP a d’entrée de jeu laissé entendre que cette pratique des kermesses doit cesser puisqu’elle contribue, selon lui, à la dégradation des mœurs et à la promotion du banditisme urbain qui devient inquiétant dans la ville de Kinshasa.
« Moi je suis contre ces kermesses bien que nous soyons pendant la période des fêtes. Mais il faut quand même un peu de pudeur puisque nous sommes des bantoues, la façon dont les filles s’habillent dans les kermesses nous gène », poursuit-il. Les communes de Bandalungwa, Kalamu, Kasa-vubu, N’Djili et Lingwala figurent parmi les municipalités qui bouillonnent pendant cette période festive. Cette pratique des kermesses a pris de l’ampleur vers la fin des années 90, rappelle-t-on.
ACP/