Kinshasa : nécessité d’investir sur la production d’élevage

Kinshasa, 27 mai 2024 (ACP).-La nécessité d’investir sur la production d’élevage afin d’alimenter l’abattoir public de la commune de Masina, dans l’Est de Kinshasa en République Démocratique du Congo (RDC),  a été évoquée lundi au cours d’un entretien.

 «Il faudrait que l’État congolais investisse sur la production d’élevage. Les espaces existent, qu’il encourage les éleveurs de produire assez, cela va impacter le fonctionnement de nos abattoirs», a déclaré Fabien Tessa, médecin chef d’expertise des viandes de l’abattoir de Masina. Il a fait savoir que le peu de bêtes qui alimentent l’abattoir public de Masina proviennent également de l’Angola et du Tchad, via Brazzaville. «Si quelqu’un pense qu’il peut disposer d’une ferme pour l’abattoir, c’est une bonne chose, il n’est pas seulement question de l’État, même les bailleurs de fonds, car nous avons des médecins vétérinaires expérimentés ainsi que des ouvriers. Cela peut palier à cette difficulté», a-t-il conclu.

La rareté des bêtes ralentit le fonctionnement de l’abattoir de Masina

 Du bétail à abattre

Le fonctionnement de l’abattoir public de la commune de Masina est au ralenti à cause de la rareté persistante des bêtes à abattre et du manque d’une ferme de proximité, a appris l’ACP lundi de source administrative. «Actuellement, le fonctionnement de l’’abattoir est au ralenti à cause de la rareté des bêtes. Nous n’avons pas une ferme de proximité pour avoir nos propres animaux et produire de la viande. Ce sont des particuliers, les fermiers ainsi que les bouchés qui viennent avec les leurs », a déclaré Patrick Mbiki Nzenga, directeur général de l’abattoir de Masina.

«Fort malheureusement, le pays était frappé de la rage il y a de cela trois ans. L’abattoir public de Masina vit le calvaire. C’est même la raison qui occasionne la variation des prix que nous n’avons pas le pouvoir de réguler, une matière qui reste de l’apanage du ministère l’Economie. Nous nous limitons sur l’état de la bête, s’il est propre à la consommation, nous la livrons à la population et mon service ne bénéficie que de la taxe d’abattage qui se lève à 5 dollars la bête», a-t-il ajouté.

Selon lui, il est difficile d’avoir accès à la viande fraîche qui s’élève aujourd’hui à 25.000 FC le kilogramme. «Dans une maison de 4, 5,6 et 7 personnes ; il est difficile de manger 1 kilo de viande et s’en rassasier, car le pouvoir d’achat des Kinois est faible», a déploré M. Mbiki Nzenga.

«Si l’État congolais avait sa propre ferme de proximité, il aurait pu avoir la possibilité de se maintenir. Si l’abattoir public de Masina arrive à ce stade, cela nous permettra d’installer des points de ventes dans différents marchés urbains de Kinshasa. En ce moment-là, la viande serait permanente dans les cuisines kinoises au prix favorable », a-t-il dit. Créé à l’époque coloniale en 1954, l’abattoir public de Masina fut rénové et inauguré en 1964 par le Président Mobutu. 

Il est reconnu comme cadre privilégié pour le contrôle de l’hygiène des bêtes, afin de livrer une viande saine aux ménages de la capitale. Cet abattoir est confronté à plusieurs difficultés liées à son fonctionnement, notamment l’obsolescence des instruments de travail et le manque d’outils modernes. ACP/

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