Kinshasa, 12 juillet 2021(ACP).- La population kinoise a vécu, lundi, une situation particulière marquée par la perturbation du transport en commun consécutive à la grève des chauffeurs requis au transport en commun, a constaté l’ACP au cours d’une ronde dans plusieurs communes de la capitale.
D’après ces derniers, ce mouvement de grève a été déclenché pour notamment dénoncer les tracasseries dont ils sont victimes de la part des agents de l’ordre qui les malmènent, surtout au niveau des carrefours et des arrêts de bus, ainsi que la multiplicité des taxes perçues irrégulièrement.
Pierre Mbuma Kasongo, propriétaire d’un bus en commun a, pour sa part, déploré les réactions de certains agents de l’ordre qui se précipitent à ravir les recettes réalisées des receveurs des bus, en cas d’une prétendue infraction.
Ils ont juste mis en exécution la menace qu’ils faisaient planer depuis la semaine dernière, a affirmé Kelly Makoy, un chauffeur de taxi trouvé sur la chaussée de Kimwenza dans la commune de Kalamu, signalant qu’ils risquent de la poursuivre pendant une semaine si aucun compromis n’est trouvé.
Cette situation a été plus observée dans les districts de Mont-Amba et Tshangu, où la population active notamment les travailleurs, les commerçants et les écoliers se sont vus obligés de faire de longues distances à pieds pour atteindre leurs lieux d’activités.
Cette grève des conducteurs de transport en commun a particulièrement constitué un handicap pour les élèves finalistes du secondaire qui devaient présenter ce jour l’épreuve de dissertation pour l’examen d’Etat 2021. Ainsi, certains d’entre eux ont rejoint difficilement les centres des épreuves.
Au quartier Kingabwa à Limete et dans les communes de Masina et N’djili, l’on a vu les manifestants barricader les routes, s’attaquer aux motocyclistes qu’ils reprochent de ne s’être pas joint à leur mouvement.
Sur le boulevard Kimbuta, dans la commune de N’djili, ceux-ci se sont attaqués aux véhicules des particuliers qui tentaint de transporter les passagers et se sont mis à jeter des projectiles contre les véhicules de la police venus calmer la situation.
Mme Blandine Iluba, commerçante au Marché central de Kinshasa, a déploré le fait que cette situation ait persisté, malgré la mise en circulation dans la capitale de plusieurs bus de TRANSCO.
Opportunité d’enrichissement des motocyclistes à Maluku
Dans plusieurs coins de la capitale où le transport par taxi bus s’est fait rare, les taximen motos en ont profité pour spéculer des prix de la course à chaque sollicitation par les usagers.
C’est le cas notamment aux arrêts de bus de Kinkole et Maluku dans la commune de même nom, où la course à destination de Kingasani a commencé à couter autour de 7.000 Fc et 15.000 Fc pour Maluku.
Cependant dans les communes du ressort des districts de Lukunga et Funa, où ce mouvement de grève a été timide, a-t-on observé, et les activités de transport en commun ont très vite repris, en dehors de bus TRANSCO qui avaient maintenu leur circulation normal.
Réagissant à ce mouvement de grève, certains usagers de transport en commun ont invité les pouvoirs publics, l’Hôtel de ville et la police provinciale à prendre des décisions pouvant conduire à la fin de cette crise. Aux conducteurs de transport en commun, ils ont recommandé de mettre également un terme au phénomène « Demi-terrain » consistant à écourter les itinéraires de transport.
Un dispositif policier dans les arrêts de bus pour prévenir des perturbations éventuelles du trafic à Ngaba
Par ailleurs, dans la commune de Ngaba, le bourgmestre Tele Mokwanga a placé un dispositif policier dans les arrêts de bus pour prévenir des perturbations éventuelles du trafic perturbé par la grève des chauffeurs de transport en commun observé lundi dans la matinée.
La police a su maitriser la situation et le trafic a repris normalement, a affirmé l’autorité municipale.
Pour le conducteur d’un taxi bus, ayant requis l’anonymat, cette grève est une forme de dénonciation de multiples taxes perçues auprès d’eux par les agents du ministère des Transports et de diverses tracasseries dont ils sont victimes de la part des éléments de la police, dites « Udjana ». ACP/CKM