Kinshasa, 03 juillet 2023 (ACP).- Les restaurants de fortune appelés communément «Malewa» placés sur grandes artères et dans certains coins de la ville de Kinshasa, en République démocratique du Congo, constituent une source de nombreux maux, ont témoigné lundi, plusieurs personnes interrogées.
« Nous enregistrons plusieurs cas des maladies dans notre centre de santé dus à la consommation des aliments servis dans le ‘’Malewa’’. Ces restaurants de fortune ne respectent pas les normes d’hygiène et de conservation des aliments, ce qui cause des conséquences néfastes sur la santé », a déclaré, le responsable d’un centre de santé à Mitendi, le Dr Claude Katalay.
Pour Hervé Kabena, client et chauffeur de taxi-moto : « la propreté étant la règle d’or pour avoir une vie saine, les services en charge de l’hygiène dans la ville doivent effectuer la ronde dans les différents coins de la capitale pour s’imprégner du respect des mesures hygiéniques et sanctionner en cas de dérapage ».
De son côté, M. Guelord Lisolo, frère d’une vendeuse de « Malewa », a fait savoir que les gens qui vendent les aliments sur les artères publiques sont exposées à des graves accidents de circulation. « Il y a quelques mois passés, ma grande sœur s’est retrouvée à l’hôpital parce qu’elle avait été percuté par une moto qui avait fini sa course à sa table. Elle a failli perdre sa vie », a-t-il raconté.
Pour sa part, une tenancière d’un restaurant de fortune dans la commune de Ngaliema, Marthe Kavira a souligné qu’elle exerce cette activité depuis plus de cinq (5) ans et tient compte des exigences des clients notamment la propreté. « Mes clients sont très exigeants sur la propriété du cadre et des aliments. Je me soumets à leurs exigences afin de gagner de la clientèle car cette activité est bénéfique pour moi et ma famille », a-t-elle dit.
Une autre vendeuse du marché Selembao, Julie Ngala a expliqué que cette activité s’exerce avec la concurrence, d’où il faudrait vendre tout près de la chaussée afin de capter l’attention et le regard des passants. Cependant, elle a reconnu plusieurs risques dont elles font face à l’instar des accidents de circulation.
« Plusieurs d’entre nous sont décédées, percutées par des chauffeurs de poids lourds, de taxis-bus et moto. Nous n’avons pas de choix puisque nous devons aider nos familles, c’est pourquoi nous sommes toujours là en espérant avoir de la chance que les autres n’ont pas eu », a-t-elle renchéri.
Par ailleurs, M. Thierry Kalubi, responsable d’une agence de mannequinat, a affirmé que la responsabilité revient à l’Etat qui est censé réguler ce secteur. « Il y a trop de restaurants dans la capitale qui ne sont pas propres et ne respectent aucune règle d’hygiène, et d’autres à quelques mètres de la chaussée exposant ainsi les pauvres vendeurs à plusieurs risques d’accidents », a-t-il déploré.
Ces activités naissent de plus en plus comme des petits champignons dans la capitale Kinshasa sur chaque avenue. Les personnes qui les font ne tiennent pas compte de l hygiène et cela entraine plusieurs maladies chez leurs clients.
ACP/ODM