Kinshasa, 16 Juillet 2021 (ACP).- L’ONG internationale « Médecins Sans Frontières (MSF) » appelle les autorités congolaises, les responsables des ONG, de la société civile et leurs partenaires à redoubler d’efforts pour apporter une réponse médicale urgente, socio-économique, psychologique et juridique à la hauteur des besoins des victimes des violences sexuelles comme constatés sur terrain par ses équipes, rapporte un document intitulé « Double peine » publié jeudi dont une copie est parvenue vendredi à l’ACP.
Selon la source, ce rapport évoque des lacunes dans la prise en charge du personnel médical, l’indisponibilité des médicaments et des traitements, le soutien socio-économique et juridique aux survivants largement insuffisant. « Si l’urgence est avant tout médical, les consultations menées par MSF révèlent toutefois une problématique plus méconnue de ces violences à travers leur impact économique et social sur les victimes. Suite à leur agression, beaucoup parmi elles, par peur de retourner travailler aux champs ou au marché ou rejetées par leur communauté, s’enfoncent alors dans un cycle de pauvreté, mais peu de programmes de soutien économique sont disponibles pour leur venir en aide », a fait remarquer MSF.
Les données recueillies par cette ONG en 2020, renseigne le document, dressent un sombre tableau de l’état physique et psychologique des patients pris en charge pour ces violences : infections ; grossesses non désirées ; blessures physiques résultant des traumatismes psychologiques sévères, notamment chez les mineures, qui représentent un cinquième des personnes vulnérables.
Seulement 18% de financement en matière de protection des populations qui ont « des besoins immédiats et à long termes sont gigantesques, mais les approches et les financements qui permettraient d’y répondre font dramatiquement défaut. En 2020, moins de 6 % des financements internationaux demandés pour répondre aux besoins humanitaires en matière de santé en RDC ont été déboursés. A peine 18% du montant demandé en matière de protection des populations et de droits humains. Cette tendance se poursuit en 2021 », a fait savoir Juliette Seguin, cheffe de mission de MSF en RDC.
D’après elle, l’ampleur des violences sexuelles en RDC est reconnue et dénoncée par de nombreux acteurs nationaux comme internationaux malheureusement, ces condamnations peinent à être suivies d’actes concrets, que ce soit en termes de prévention, de prise en charge ou de protection des personnes. Il a toutefois rappelé qu’en 2020, les équipes de MSF ont pris en charge 4.078 victimes des violences sexuelles dans le Nord-Kivu, 3.278 dans le Kasaï-central, 1.722 dans le Maniema, 907 dans le Sud-Kivu, 768 dans l’Ituri et 57 dans le Haut-Katanga. ACP/Fng/nig