Kinshasa, 9 juillet 2023 (ACP).- Les travaux de voirie urbaine qui se font sur la Nationale 1, en son axe routier Matadi-Kibala, à l’Ouest de la ville de Kinshasa, en République démocratique du Congo (RDC), est à la base de récurrents embouteillages qui occasionnent le sectionnement des itinéraires par les transporteurs en commun dans cette partie de la capitale, a constaté l’ACP dimanche.
« Nous souffrons beaucoup à cause des embouteillages occasionnés par ces travaux dont la durée ne fait que se prolonger. C’est fatiguant lorsque nous qui venons du Kongo Central, sommes obligés de passer plusieurs heures, rien que pour parcourir le trajet Mitendi-Matadi-Kibala. Nous les chauffeurs aussi en sommes responsables. Chacun est pressé pour passer. Lorsque personne ne veut attendre, dans cette précipitation il y a même parfois des accidents », a dit jean Sembadi, transporteur de véhicule poids lourds.
Affirmation appuyée par un autre conducteur de camion poids lourds, Patrick Tekasala, qui n’a pas hésité à lancer un appel aux dirigeants, en vue de résoudre cette épineuse question qui donne du fil à retordre à plusieurs usagers de la route nationale, au niveau de Matadi-Kibala.
« Nos autorités doivent trouver une solution à ce problème pour nous faciliter la tâche. Nous avons des routes en très mauvais état. Ce qui ne facilite pas la fluidité du trafic. C’est aussi l’une des causes des embouteillages », a-t-il renchéri.
Sectionnement des itinéraires par les transporteurs en commun
Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, les transporteurs en commun ont profité de ces interminables bouchons, pour sectionner les itinéraires à travers la pratique communément appelée « Demi terrain ». « Nous faisons les demi-terrain à cause des embouteillages. Les clients croient que nous le faisons sciemment ou intentionnellement. C’est plutôt un problème de temps, par rapport au versement nous exigé par les propriétaires des véhicules », a laissé entendre, Thierry Ngoyi, conducteur d’un minibus, communément appelé ‘’ 207’’.
Même son de cloche pour le convoyeur Cyrille Bilembe. « Nous prenons les passagers de Mitendi jusque là où commence l’embouteillage et nous les faisons descendre. C’est pour éviter des pertes en temps et en carburant. Ce n’est pas de notre faute. Le tronçon de la route nationale numéro 1 endommagée en décembre 2022, au niveau de Matadi-Kibala suite aux pluies diluviennes, est encore en pleine réhabilitation mais avec lenteur », a-t-il affirmé.
Et d’ajouter : « Ces travaux constituent également un obstacle à la fluidité du trafic, surtout que leur exécution se fait à pas de tortue. En plus, les ingénieurs chinois chargés d’en faire la supervision, travaillent de façon sporadique. Ils feraient mieux de profiter de la saison sèche pour achever lesdits travaux».
Les travaux de réhabilitation du tronçon routier endommagé enregistrent un ralentissement
D’après certains riverains de cette route, les travaux de réhabilitation avaient débuté avec un rythme accéléré parce que, ont-ils fait savoir, le programme du séjour kinois du souverain pontife prévoyait une visite au centre hospitalier « Mama Koko ». « Quand le pape a renoncé à cette visite, les travaux ont enregistré un ralentissement. Et depuis, rien n’avance normalement. Espérons que le retour de la dame la pluie ne va pas nous surprendre une fois de plus», a souligné Jacques Mandanda, habitant du quartier Mbenseke.
Du côté de l’Office des voiries et drainage (OVD), les techniciens ont reconnu cette lenteur observée dans la réhabilitation du tronçon routier endommagé. « Nous avançons quand même avec les travaux selon les instructions que nous avons reçues de la hiérarchie. Il est vrai que la population souffre, mais nous faisons de notre mieux pour terminer cette route », a précisé l’Ir Jerry Kalubi de l’OVD rencontré sur le chantier.
Outre les travaux de réhabilitation exécutés avec lenteur, la cause de ces embouteillages est également attribuée à la police de circulation routière. « Nous sommes beaucoup critiqués par la population qui nous accuse d’occasionner les embouteillages, parce-que nous exigeons aux chauffeurs de garer les véhicules pour nous permettre de fouiller l’intérieur et vérifier les documents de bord. C’est notre travail. On n’a pas de choix. C’est pour la sécurité de la population», a répliqué Jean Kianda, commandant de la police de circulation routière, en poste à Mitendi.
En décembre 2022, la route nationale qui relie la ville de Kinshasa à la province du Kongo central, avait été coupée en deux, au niveau du quartier Matadi-Kibala, dans la commune de Mont-Ngafula, à la suite des pluies diluviennes. Des efforts fournis par le gouvernement central, à travers des ingénieurs chinois et techniciens de l’OVD ont permis de rétablir le trafic. Il s’en est suivi la construction des caniveaux pour canaliser les eaux de pluie vers les ravins. ACP/CL