Kinshasa, 9 juillet 2023 (ACP).- Un plaidoyer pour la connaissance de l’histoire de la ville de Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC), par ses habitants, a été mené au cours d’une conférence-débat qu’une Asbl de la place a organisée samedi au musée national.
« Est-ce que les Kinois peuvent faire un circuit historique, culturel et scientifique pour bien connaître les noms de certaines des avenues et sites touristiques des communes où ils habitent ? Est-ce que le service de tourisme dans les communes cherchent-elles à valoriser leurs sites touristiques, tels que la maison habitée par le premier bourgmestre qu’a connu la ville de Kinshasa? La première rue de leurs municipalités » ?, s’est interrogé le consultant en tourisme Medard Tambwe, un des intervenants à cette
conférence organisée en marge des 100 (cent) ans de la capitale congolaise.

A l’en croire, chacune des communes de la ville de Kinshasa a une valeur particulière par rapport à son histoire politique, culturelle et économique que la population devrait nécessairement apprendre à connaître. « Il y a Kinshasa parce qu’il y a les Kinois. Mais est ce que les kinois connaissent Kinshasa. Pour connaître Kinshasa il faut s’y intéresser. Chercher à connaître ses différents sites historiques », a-t-il plaidé.
M. Tambwe a par ailleurs fait savoir que les appellations telles que Gambela, Assossa, Saio, Birmanie, sont associées à la participation de la force publique à la deuxième guerre mondiale et Dodoma, Kigoma sont les noms des avenues qui nous rappellent également la participation de la même force publique à la première guerre mondiale.
Plusieurs autres personnalités se sont succédé à la chaire pour parler de certains problèmes auxquels est confrontée la capitale de la RDC, notamment le phénomène « kuluna », l’insalubrité et les constructions anarchiques.
Intervenant sur le banditisme urbain communément appelé « kuluna » à Kinshasa, le professeur Jacques Ndjoli a déclaré que ce phénomène est lié à l’explosion de la gestion urbaine. « C’est la cause de la désagrégation et la faillite de l’Etat entraînant la déperdition scolaire, le chômage, la pauvreté des parents. Bref, une désarticulation de la société. On a affaire à des jeunes gens sans repères », a-t-il affirmé.
A son avis, la solution à ce problème passe par la réorganisation globale de la société congolaise, en commençant par la revalorisation de la famille qui est la cellule de base, avant de penser à la police qui doit également être bien formée et équipée.
Jacques Ndjoli a également plaidé pour la refondation de la capitale congolaise, en la subdivisant en quatre villes qui pourraient s’appeler « ville de Tshangu, ville de Mont-Amba, Ville de Lukunga et Ville de Funa ».
La ville de Kinshasa a officiellement vu le jour en 1923. Sa naissance est fortement liée à la personne d’un journaliste britannique, Henry Morton Stanley, qui entreprit un voyage exploratoire en Afrique centrale pour le compte du roi des Belges, Léopold II, au profit de qui il organisa l’espace qui deviendra plus tard capitale de l’Etat indépendant du Congo (EIC) avec le nom de Léopoldville.
ACP/ CL