Kinshasa, 28 mai 2021 (ACP).- Le président de la République et Chef de l’Etat congolais, Félix Antoine Tshisekedi est invité à s’impliquer dans le dossier du joueur Guelor Kiaku Kiaku Kiangani, né à Kinshasa le 8 octobre 1985, pour la FECOFA (Fédération congolaise de football association) et le 01 septembre 1990, pour la FEGAFOOT (Fédération gabonaise de football).
Après la décision du jury disciplinaire de la Confédération africaine de football (CAF) bottant en touche, mercredi 26 mai dernier au Caire, les preuves tangibles d’usurpation de l’identité congolaise du milieu de terrain des Panthères, Guelor Kanga, présentées par la Fédération congolaise de football association (FECOFA) afin d’obtenir la disqualification du Gabon de la Coupe d’Afrique des nations (CAN)-Cameroun 2021, les plus hautes autorités congolaises feraient mieux de fourrer leur nez dans ce dossier en engageant par exemple des avocats suisses en vue de prendre la défense du dossier.
Cette implication ferait le contrepoids à celle du Président Ali Bongo du Gabon, qui, pour affronter la RD Congo à Franceville lors des éliminatoires, a affrété un avion spécial pour ramasser tous les internationaux gabonais des championnats européens et fait une intervention auprès des autorités françaises et anglaises pour convaincre les clubs français et anglais à libérer tous les joueurs concernés par ledit match. Aussi, le Président Ali Bongo a obligé ses ministres à apporter chacun à son niveau leur soutien aux Panthères afin de barrer la route de la CAN du Cameroun aux Léopards de la RD Congo.
Laisser la FECOFA se battre seul serait nuisible au pays des Léopards quand on sait que le nom de Constant Omari Selemani est lié à celui du président déchu de la CAF, le Malgache Ahmad Ahmad, lequel nom ne passe pas très bien non seulement dans les couloirs de la l’institution africaine de football mais aussi dans ceux de la Fédération internationale de football association (FIFA) dont le président Gianni Infantino a mis tout son poids pour l’élection du Sud-Africain Patrice Motsepe à la présidence de la CAF.
A lire de près la décision du jury disciplinaire de la CAF, celui-ci n’a pu constater aucune irrégularité concernant l’éligibilité du joueur incriminé, ni son enregistrement au sein de la CAF. Pour le jury, Guelor Kanga a pris naissance en 2008, n’a aucun passé, ni parents, alors que la FECOFA, dans son argumentaire, a présenté des éléments du dossier dont l’acte de succession de l’immeuble familial au numéro 162 avenue Bosenge, dans la commune de Ngiri Ngiri, l’attestation de composition familiale, le formulaire de demande de passeport par M. Nsiala William, père de Guelor Kiaku Kiaku Kiangani (Guélor Kanga pour la FEGAFOOT), la fiche d’identification des grands parent, le réquisitoire d’information relatif à l’identification, la carte d’enrôlement du joueur à la Commission nationale indépendante (CENI) au nom de Kiaku Kiaku Kiangani Guelor né à Kinshasa, le 8 octobre 1985. Ces éléments juridiquement valables attestent que le présumé Guelor Kanga a falsifié son nom.
Par contre, la FEGAFOOT a soumis comme pièces de conviction l’acte de naissance du joueur Guelor Kanga Kiaku, le passeport de l’intéressé, son passeport sportif, ses copies licences club gabonais et le parcours sportif européen du joueur. En plus, le jury disciplinaire a estimé que le fait que Guelor Kanga soit enregistré sur le système CMS de la CAF comme étant Gabonais et ayant participé depuis 2008 à l’ensemble des compétitions de la CAF avec les Panthères du Gabon et les équipes gabonaises en compétition interclubs écartait toute équivoque de falsification de nationalité. En d’autres termes, ces pièces suffisent pour attester la nationalité de quelqu’un.
Normalement, le jury, pour besoin de dire la justice, aurait dû aller au-delà de 2008 pour obtenir et faire une étude comparative des documents liés à l’identité du joueur.
Les retombées de la CAN au centre de tout
L’enjeu de ce dossier est déterminant d’autant plus qu’il s’agit d’une participation à une phase finale d’une compétition plus prestigieuse du continent réservée aux nations africaines et dont les dividendes ne sont pas à démontrer. Il est question de l’honneur, du palmarès et de l’état financier pour les nations, mais aussi de la vitrine pour les joueurs. Quoi de plus normal que la bataille soit rude entre les deux pays, la RDC (éliminée sur le terrain) et le Gabon (qualifié).
La RDC déterminée à faire triompher la vérité !
Mercredi, le jury disciplinaire de la Confédération africaine de football (CAF) a rejeté la demande de la RD Congo qui réclamait la disqualification du Gabon pour la CAN 2021 en accusant le milieu de terrain des Panthères, Guélor Kanga, de falsification d’identité.
Malgré ce verdict en sa défaveur, la FECOFA est résolue à ne pas jeter l’éponge. Elle reste déterminée à œuvrer pour le triomphe de la vérité et de la justice car, il faudrait décourager ces actes de tricherie.
« La Fédération a interjeté l’appel conformément aux articles 54, 55, 56, 57 et 58 du code disciplinaire de la CAF», a indiqué l’instance congolaise jeudi sur son site officiel. Et même en cas d’un nouveau rejet, la FECOFA a juré de ne pas rester là : « Au cas où la RDC n’obtient pas gain de cause à la CAF, elle saisira les instances supérieures concernant ce dossier d’usurpation de la nationalité congolaise ». Une manière de prévenir que la RD Congo est prête à aller plaider sa cause devant le Tribunal arbitral du Sport (TAS).
Ce qui importe pour le pays des Léopards n’est pas une probable qualification sur tapis vert mais plutôt le respect des textes régissant le football continental.
ACP/Fng/nig