Karaté : la pratique du sport compatible à la féminité, selon l’athlète Nancy Tshaba

Kinshasa, 07 mars 2022 (ACP).- La karatékate internationale de la RD Congo, Nancy Tshaba, a estimé que la pratique du sport est compatible à la féminité, lundi au cours d’un entretien avec l’ACP.
Nancy Tshaba, qui l’a déclaré en marge de la journée de la Journée internationale des droits de la femme célébrée  le 8 mars, la femme est mise en exergue à cette occasion par rapport à la lutte menée chaque année pour le recouvrement de ses droits.

« Sans aller très loin, je me considère comme une vraie preuve palpable d’une congolaise amoureuse et pratiquante du sport sans se dénaturer. En vue de garder intacte leur féminité, les filles ne doivent pas étouffer le talent inné et enfoui en elle. C’est à elle de clamer haut et fort à l’opinion que vous n’avez pas eu tord de pratiquer le sport comme moi », a-t-elle dit en termes de conseils aux jeunes filles.

Aujourd’hui âgée de 31 ans et avocate de profession depuis 3 ans au barreau de Kinshasa-Matete, Nancy Tshaba, qui évolue dans la catégorie de 68 kilos, draine derrière elle 23 ans de pratique sportive : « Je suis un férus du sport, mieux, du karaté. Je l’ai aimé et j’ai senti en moi le besoin de donner le meilleur de moi-même. Je m’y suis lancée par le biais d’une cousine, Nolly Malanda que j’accompagnais souvent aux entraînements. C’est à travers elle que j’ai commencé à flirter avec cette discipline sportive au sein du club Shiyokan Ryu de Me Honoré Masamba Diambote, à l’ITC Ngaliema »

Le karaté un tremplin pour la vie

« Je suis très reconnaissante vis-à-vis de cette discipline sportive qui m’a façonnée et apporté bien de bonnes choses dans ma vie. A 6 ans, déjà orpheline de père, j’étais rejetée et sans la moindre considération. Beaucoup ont cru à ma fin et m’ont vite enterrée tout en me considérant comme une future enfant de la rue », a-t-elle relevé, indiquant que l’avenir de tout être humain n’est pas tributaire de la volonté  d’un homme sinon du destin tracé par le créateur de l’univers.

« A force de travail, le karaté a fait de moi ce que je suis aujourd’hui avec beaucoup de trophées très significatifs au niveau de différentes entités sportives que sont l’Entente, la Ligue, l’Afrique centrale ou le continent tout entier comme le tout dernier de vice-championne d’Afrique que j’ai gagné en 2021 en Egypte. Avec le karaté, j’ai fait la ronde de plusieurs pays, je fais les podiums africains sans oublier que je suis avocate. Autant de bons souvenirs que je ne saurai oublier », a-t-elle fait savoir avec pincement au cœur.

Revers et mauvais souvenirs

« J’avais été victime d’un choc à l’œil droit, qui m’avait immobilisée et éloignée du dojo pendant deux ans sans compétition et qui m’a obligée de porter jusqu’à présent des lunettes. J’avais fait deux ans sans compétition à cause d’un ancien président de la Fédération du karaté du Congo (FEKAKO), qui m’en voulait et ne supportait pas ma présence. Je le considère comme ayant été mon bourreau », a-t-elle fait savoir à titre de rappel et considérant cela comme mauvais souvenir avec un regard tourné vers l’avenir avec la ferme volonté de changer de cap.

« Dans mes prévisions, sauf imprévu, je compte décrocher et arrêter avec la compétition active, dans 3 ans pour me consacrer à autre chose tout en m’occupant de l’encadrement de la jeunesse. D’ailleurs, je suis déjà arbitre national », a-t-elle conclu. ACP/Kayu/JFM/SGB/ MMC/CKM

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