Kongo Central : le coach Mfutila, l’icône de Kimvula comme le chanteur Madilu

Kinshasa, 13 août 2023 (ACP).– Le défunt coach Andy Mfutila a été l’icône de Kimvula, territoire du même nom, au Kongo Central, comme l’a été le chanteur Jean Bialu Madilu, a déclaré Rufin Mpaka, un notable du coin, dimanche, à l’hôpital du Cinquantenaire, en hommages à l’illustre disparu, a constaté l’ACP.

« Pour moi, Andy Magloire Mfutila a atteint le sommet dans l’exercice de sa profession d’entraîneur des clubs de football. Avant lui, il y a eu Patcheli Madilu Makengo, lui aussi un fils du terroir, qui s’est fait parler de lui, en son temps, avec son équipe Sodigraf. Mais comme entraîneur, Andy Mfutila est arrivé à un niveau inégalé sur le plan international. A ce titre, nous le plaçons au même diapason que feu Jean Bialu Madilu qui a excellé dans l’art d’Orphée. Ainsi, Andy Mfutila est une icône de Kimvula comme l’aura été Bialu Madilu. Considérés comme des modèles, l’un et l’autre constitue une belle histoire qu’il faudra raconter à la postérité appelée à suivre la voie », a-t-il expliqué à l’assistance venue dire adieu à Andy Mfutila, ajoutant que Andy Magloire a mérité des égards dus à son rang

« Pour avoir dispensé ses connaissances apprises en Europe aux jeunes footballeurs, durant la décennie 80, Mfutila qui s’est bien forgé son chemin, a été un monsieur qui a eu de la considération. Aujourd’hui, les jeunes vivent dans un univers sans repères », a-t-il dit.  

 La vie d’Andy Mfutila reflète celle de ses pairs entraîneurs (L’entraîneur Dabusu Nzale)

Constant Omari (en blanc) venu rendre un dernier hommage au défunt

« Notre football souffre. Andy Mfutila a présenté l’image que vivent tous les entraîneurs du pays. Il ne faudrait pas nous voir tels que nous nous présentons ici comme étant bien d’apparence. Il y des gens qui ont souffert pour que les entraîneurs soient respectés sans l’être. Détrompez-vous. Je pouvais venir vêtu d’un training, une culotte. Je ne peux pas le faire vu les circonstances actuelles. J’ai en mois tout un syllabus des mots pour décrire tout ce que vivent les entraîneurs », a-t-il résumé son propos, en précisant comment il avait fait connaissance de ce jeune.

« Nous avons reçu Andy Magloire Mfutila comme jeune stagiaire  fraîchement venu de l’Europe. A ce titre, en aucun cas, il n’a fait le gros dos. Bien au contraire, il s’était bien soumis à nous pour apprendre ce dont il avait besoin. Ce caractère a fait qu’Andy Mfutila soit devenu grand ».

Guillaume Ilunga : « Mfutila nous a ouvert la porte de Clairefontaine »

Un échantillon de l’Amicale des entraîneurs et leurs gerbes de fleurs

Selon Guillaume, l’un des actuels conseillers au ministère des sports, en guise de témoignage, Andy Magloire Mfutila a été la clé de sa carrière future d’entraîneur.

«  A son retour d’Europe, il y avait carence d’entraîneur de qualité en RDC. Aussi la FECOFA avait-t-elle fait appel à certaines expertises. Parmi elles, comme Andy Mfutila venu de l’Europe pour préparer sa thèse et qui a été mis à la disposition de Sodigraf en préparation. Joseph Mukeba, Médard Lusadusu voire feu Prof. Watundu lui ont servi des cobayes pour ses thèses de doctorant. J’ai été parmi ses cobayes puisque nous avons été en formation en France. C’est grâce à lui, à la suite des  trois bourses d’études qu’il avait ramenées que nous avions bénéficié d’un stage de haut niveau, à Clairefontaine en France, dont l’une pour moi et l’autre pour Lucien Mbaya de l’équipe de Kin City. La dernière est revenue à Mohamed Magassouba, l’actuel entraîneur malien de Saint  Eloi Lupopo de Lubumbashi. A mon humble avis, sans cette ouverture de Mfutila, nous n’aurions pas été ce que nous sommes », a-t-il poursuivi.

Dans la vie, il y a des moments inoubliables comme celui des hommages rendus à Magloire Mfutila.

Et d’ajouter : « Je salue ici ce compatriote qui a travaillé avec abnégation, engagement et mais surtout avec amour. Il avait accepté de travailler sans contrat et se contentait des primes bien que ce n’était pas facile. Dans sa carrière, j’ai beaucoup apprécié son indépendance d’esprit et nullement un béni oui-oui.  Une fois buté à une quelconque interférence dans son métier, il n’avait jamais cessé de nous interpeller. Nous avons suivi son curriculum vitae mais ne soyons pas ingrats. Cet homme a beaucoup travaillé pour le pays si bien qu’il ne peut pas être abandonné comme il l’a été. C’est une leçon qu’il faut tirer pour tous ces formateurs qui constituent une éducation donnée à la jeunesse et pour l’avenir du pays ».

Ce sont là un échantillon des quelques témoignages et hommages rendu à l’Hôpital du Cinquantenaire peu avant l’inhumation du défunt entraîneur Andy Magloire Mfutila, dimanche, au cimetière de Kimberley Nouvelle Cité  au quartier Mitendi, à Kinshasa.

Quelques indications biographiques

L’entraîneur Dabusu Nzale (au milieu), un des premiers qui ont reçu Mfutila

Le défunt qui a laissé une veuve et quatre enfants dont une fille, est né le l6 septembre 1958, à Kinshasa. C’est à Kinshasa aussi qu’il est mort  le 21 juillet dernier, après une longue carrière où il est passé au sein du staff technique des Léopards et de tous les cadors du football national comme Mazembe, V.Club, Lupopo, DCMP, Sanga Balende, Sodigraf, Simba, Bazano, Standard de Lemba comme l’a dit son président Théo Ntela.

Pour rappel, comme joueur, Andy Magloire Mfutila a évolué en Belgique, en Grèce et en France. Au pays, ses débuts remontent à Don Bosco et à Kafubu, à Lubumbashi. ACP/

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