La titularisation de Siadi Ngusia indicatrice de l’absence des gardiens nationaux dans les clubs phares du pays

Kinshasa, 06 juin 2021 (ACP).- La titularisation du gardien Baggio Siadi Ngusia lors du match amical international Tunisie-RD Congo (1-0) est un signe indicateur de l’absence de l’expertise nationale à ce poste au sein des clubs phares du pays.

En effet, titularisé samedi à Tunis lors de la défaite des Léopards A de la RDC, Siadi Ngusia qui avait fait ses preuves dès son jeune âge au sein du DC Motema Pembe de Kinshasa, est le n°1 à ce poste de la JS Groupe Bazano de Lubumbashi, mal classé au championnat national qu’organise la Ligue nationale de football (LINAFOOT) et d’ores et déjà condamné à la relégation.

Clubs de seconde zone comme vivier

Sur place à Tunis, Siadi est en concurrence avec trois autres  gardiens du temple, à savoir Brunel Ifonge de la Jeunesse Sportive de Kinshasa ( JSK) et Jackson Lunanga de l’AS Maniema Union de Kindu, qui était étouffé dans l’ombre de l’inusable Nelson Lukong Bongaman, alors dans V.Club pendant trois saisons. Joël Kiassumbwa, le dernier du quatuor, appelé dans la sélection depuis plusieurs années déjà,  a servi de doublure à Robert Kidiaba, retraité, ou à Matampi Vumi Ley.

Et pourtant, trois clubs-ténors du pays, TP Mazembe de Lubumbashi, AS V.Club de Kinshasa et DC Motema Pembe de la même ville sont réguliers aux interclubs de la Confédération africaine de football (CAF). Les perches des ambassadeurs de la RD Congo sont défendues par des gardiens de grande valeur qui, pour la plupart, sont des étrangers venus monnayer leur  talent au pays de Félix Antoine Tshisekedi.

Mazembe : Mounkoro après Gbohouo

Au TP Mazembe, les perches étaient le monopole de l’Ivoirien Sylvain Gbohouo, qui y a trôné pendant près de cinq ans sans partage, avant de passer le relais au Malien Ibrahim Mounkoro, actuel titulaire.  Entre temps, depuis le règne de Robert Kidiaba jusqu’à ce jour, Aimé Bakula, parti de V.Club aux alentours de 2003, se complaît si bien au rôle comparse de doublure.

Conséquence, son accès au sein du onze national congolais est à jamais fermé. Il faudrait attendre plusieurs années pour que Mazembe puisse pourvoir l’équipe nationale d’un gardien de but comme le furent Robert Kidiaba Muteba, feu Robert Kazadi et Mohamed Kalamvayi Otepa.

V.Club : Lukong fait la passe à Omossola

Depuis 2009, comme chez Mazembe, l’intérêt est plus porté pour l’importation des gardiens de but. De 2009 à 2020, près de 11ans durant, le Camerounais Nelson Lukong est indécrottable.

Tout prétendant qui s’y essaie est obligé d’en assumer les conséquences de réserviste. A titre illustratif Jackson Lunanga, Hervé Lomboto, aujourd’hui en bonne santé au DC Motema Pembe après offert son talent au CS Don Bosco de Lubumbashi et à l’AS Maniema Union. Landu Makiese, parti s’exprimer chez les Unionistes de Kindu en a aussi fait les frais.

En instance d’aller à la retraite après 12 ans de carrière au Cameroun et 12 autres au sein des Dauphins Noirs kinois, Lukong Bongaman s’est trouvé un prince héritier en la personne DE son compatriote Simon Omossola. Celui-ci est, sur le plan de la prestation,  pratiquement le sosie de son devancier. Omossola a le quota de matches à grand enjeu des vert et noir. Sa présence dans les perches éloigne inévitablement les autres portiers candidats.

A ce stade, il est bien difficile d’entrevoir un quelconque gardien de but de nationalité congolaise qui pourra, non seulement, détrôner Simon Omossola mais aussi s’ouvrir les portes du onze national à la manière des anciens gardiens de but Albert Tubilandu, Pombi, Paulin Tokala Kombe,  Ibrahim Bolafesa etc. Ce temps est bien révolu.

 Motema Pembe et son Mouko

La situation est quasi similaire au DC Motema Pembe. Après le règne des gardiens Merikani Mpangi, père géniteur de l’attaquant Jonathan Bolingi Mpangi et l’émergence d’Eugène Bulayima Mukwayanzo, qui ont fait la pluie et le beau temps tant chez les Immaculés que chez les Léopards, il n’en est plus question aujourd’hui.

Pour preuve, l’embauche de Mouko Barel a rapproché Motema Pembe de Mazembe et V.Club. Contrairement à la situation de V.Club et Mazembe, le gardien brazzavillois prend du recul face aux performances d’Hervé Lomboto ou de Kamalandwako Kama et qui passent inaperçus dans le viseur du sélectionneur national qui, sans nul doute, n’y a pas encore fait cas.

Tant que les clubs ténors de la RDC à même de pourvoir l’équipe nationale en gardiens de but performants,  plus ils ne mettront pas fin à leur politique de recrutement hors des frontières nationales, plus durera la galère. Néanmoins, cela ne veut nullement dire que les Kiasumbwa, Siadi, Efonge et autres Lunanga n’ont pas mérité leur sélection.

Entre temps, Omossola, Gbohuo, Mouko et Mounkoro sociétaires dans des clubs congolais, seront toujours au service de leur pays respectif et les Léopards, les grands perdants. ACP/CL/May

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