Kinshasa, 27 avril 2023(ACP).-Le comité de normalisation créé par la Fédération internationale de football association (FIFA) et la Confédération africaine de football (CAF) pour gérer la FECOFA a été applaudie par Mbungu Taty dit Buffle, ancien international des Léopards de la République démocratique du Congo, a-t-il déclaré dans un entretien accordé, jeudi, à l’ACP.
« J’ai applaudi des deux mains la démarche de la normalisation de la FECOFA tel qu’amorcée par la FIFA et la CAF. J’ai compris la situation réelle après les explications du secrétaire de la CAF, Véron Mosengo et des deux délégués de ces instances sportive à la FECOFA. A ce titre, cette dernière a fauté sur toute la ligne du fait que le football congolais a perdu sa prestige au regard des dégâts causés par ceux qui l’ont dirigé pendant plusieurs années » a-t-il expliqué en exigeant d’entendre tous les décideurs fédéraux.
Donner les moyens de la défense aux anciens gestionnaires de la FECOFA
Et de poursuivre : « A mon entendement, après les propos de Véron Mosengo et des deux délégués FIFA-CAF, le mieux aurait été de donner les moyens de la défense aux gestionnaires de la FECOFA. Mais, en ce qui concerne le football congolais, vu la place qu’il occupe aujourd’hui sur l’échiquier continental et mondial, c’est véritablement une grosse déception tant son déclin est plus que criant. Ensemble, on est obligé de redorer le blason terni. Tant mieux si le comité de normalisation apportera du sang neuf et du bonheur à notre football et aux millions des sportifs congolais. Le plus important pour nous tous, est que la RDC retrouve sa place d’antan dans un nouvel élan pour le futur ».
La normalisation de la FECOFA, combat mené par l’UNAFIC aux années 2004-2005
« Je n’accuse pas les membres du comité de gestion de la FECOFA mais il a fallu que ce que nous vivons aujourd’hui, arrive un jour. Pendant plusieurs années, de façon unanime, l’opinion sportive nationale n’avait jamais cessé de s’interroger sur la descente aux enfers de notre football, tant des bévues ont succédé aux bévues sans que rien ne change. Les problèmes de pedo-criminalité, d’argent, des licences et de la qualification des joueurs ont tous constitué la goutte d’eau qui a fait déborder le vase », a-t-il enchaîné estimant, d’une manière ou d’une autre, la démarche de la normalisation actuelle de la FECOFA a été le combat mené vers les années 2004-2005, par l’Union nationale des anciens footballeurs internationaux de la RDC (UNAFIC) alors dirigée par feu Emmanuel Ngenibungi Bakajika, alias Bonga-Bonga.
Cette structure, a-t-il rappelé, avait en son temps, exigé la révisitation des statuts de la FECOFA. 18 ans après, sans le dire, le duo FIFA-CAF a rejoint la démarche de l’UNAFIC qui avait organisé un congrès en 2005, au Grand Hôtel Kinshasa.
« A travers l’UNAFIC, les anciens joueurs étaient sans nul doute, en avance sur tout le monde. Les membres de l’UNIFAC étaient montés sur tous les toits pour décrier la façon dont la FECOFA gérait le football national, n’était pas en conformité avec ce qui était vécu ailleurs. Bien au contraire, les membres de l’UNIFAC étaient traités de tous les maux surtout que les hommes forts de la FECOFA avaient des entrées à la FIFA et à la CAF, pour nous barrer la route », s’est-il exprimé tout en étant heureux que leur combat d’hier est enfin devenu le cheval de bataille de tous.
« Aujourd’hui, bien que tard, ceux qui nous ont combattu hier, autant que la FIFA-CAF, ont finalement compris notre démarche. Les résultats de nos 4 équipes représentantes aux interclubs de la CAF sont plus qu’éloquents », a ajouté Mbungu Taty pour qui, la normalisation est la bienvenue.
‘’Nous applaudissons la normalisation en attendant qu’elle produise des résultats escomptés’’
« La FECOFA vit sous l’ère de la normalisation. Nous l’applaudissons en attendant qu’elle produise les résultats escomptés à travers l’équipe dirigeante qui sera mise en place et qui aura besoin d’un temps pour bien s’imprégner de l’environnement réel du football national, afin de mettre en place de nouveaux mécanismes pour le redécollage du football congolais », a fait savoir Mbungu Taty qui voit d’un mauvais œil, un des critères limitant l’éligibilité des candidats résidant en dehors du pays.
« Selon l’un des critères brandis et imposés par les anciens dirigeants de la FECOFA, aucun candidat qui a quitté la scène au-delà de 3 ans n’y répond. C’est une façon de barrer la route à certains candidats. Pourtant, je réalise qu’un congolais, fût-il ancien joueur, ancien dirigeant ou ancien entraîneur peut servir le football national pourvu que chacun ait la maîtrise de la chose. Et pour cause, nombreux de ces anciens dirigeants de la FECOFA qui n’ont jamais tapé sur un ballon de football, ont été élus sans certains de ces critères actuels ne soient d’application. Se considérant au paradis, ils se sont obstinés à en faire leur chasse-gardée. Aujourd’hui, ce temps est révolu. Des démarches dans ce sens sont fait pour apporter des amendements sur certains critères verrouillés par le comité sortant de la FECOFA », a-t-i conclu. ACP/