Pelé, un phénomène pour le football comme Mohamed pour la boxe, selon le Daringman Bertin Tukula

Kinshasa, 1er janvier 2023 (ACP). – Le Congolais, Bertin Tukula, un supporteur du DC Motema Pembe de Kinshasa, a déclaré, samedi,  dans un entretien accordé à l’ACP, que le défunt roi Pelé, de son vrai nom, Edson Arantes Dos Nascimento du Brésil, a été de son vivant, un phénomène pour le football planétaire comme l’avait été aussi le défunt boxeur noir américain, Mohamed Ali, pour le noble art.

« Pelé que j’ai vu à l’œuvre à Kinshasa, au stade Tata Raphaël de la Kethulle, a marqué le monde des sports sans commune mesure, avec des traces indélébiles », a réagi Bertin Tukula à l’annonce du décès de cette icône du football mondial.

En ce jeudi sombre avec le décès du seul roi du football, à en croire ce membre de la Commission d’éveil et d’organisation des supporters imaniens « CEOSI », l’heure est aux souvenirs vivaces que les férus du ballon rond de la RDC, gardent de ce joueur hors-pair, pour l’avoir vu au stade Tata Raphaël.

Témoin oculaire du passage de Pelé à Kinshasa

« J’ai eu la chance de vivre en témoin oculaire les deux productions de Pelé et de son équipe Santos du Brésil en RDC. Les Léopards du Congo Kinshasa ont perdu le premier match par 3-2, en 1967. Cette défaite importait peu pour les nombreux spectateurs qui avaient pris d’assaut l’amphithéâtre kinois de football sinon le grand plaisir d’avoir vu, Pelé et son club Santos. Il en avait été de mêmes deux ans plus tard, au même site, avec la belle victoire des fauves congolais, par 2-1 », a-t-il dit, en exhumant ses nombreux souvenirs lointains mais dont il se souvient comme c’était hier.

Et de poursuivre : « Ma famille résidait au n°5 de l’avenue Bokote, à Matonge.  J’avais 12 ans et j’étais encore élevé à l’école primaire. A cet âge, je ne pouvais pas aller seul au stade. C’est donc mon père, un fan invétéré de l’AS Dragons de la capitale qui avait tenu que je l’accompagne au rocailleux temple de football du quartier Matonge, alors Renkin pour vivre ce match du club brésilien et sa grande star, le roi Pélé, à la une »

Pelé, un vrai phénomène du football mondial

« Lors de ces deux matches, au-delà de la volonté des Congolais qui tenaient à la victoire de leur sélection nationale, tous, de façon unanime, voulaient que le défunt n°10 du FC Santos touche au ballon à chaque instant pour leur plaisir », a reconnu Bertin Tukula qui ne peut oublier les qualités footballistiques de ce joueur, au jeu phénoménal sur le terrain

« Pelé était ambitieux et doté de la vitesse d’accélération ainsi que de puissantes frappes. Il avait un style de jeu particulier qui le caractérisait quand bien même, son équipe Santos était truffée d’un effectif aux nombreux talents indéniables dont il était lui-même, le chef d’orchestre », s’est-il exclamé, ajoutant que quelques joueurs des Léopards avaient aussi impressionné l’attaquant brésilien.

Un roi en face d’un seigneur

Si Santos avait son « roi » dont la réputation est plus planétaire tant avec ce club tout comme la Seleçao, à Kinshasa, contre les Léopards, Pelé avait en face, une vedette locale qu’était un autre N°10 qui l’avait séduit, à la personne de seigneur Jeef Kibonge Mafu.

« Certes Pelé avait fait étalage de son art, mais il est reparti avec de bonnes impressions de certaines vedettes locales très adulées. C’est le cas de  Jeef Kibonge Mafu, au double sobriquet de ‘’ Gento et de seigneur’’, très remarquable par ses feintes et ses passes qualifiées d’aveugle. Surtout quant Kibonge se retrouve du côté de Moscou, les gradins habituellement occupés par les supporters de V.Club », a renseigné Bertin Tukula Bertin Tukula, visiblement ému par la mort du roi Pélé.

Pour preuve, de cette adulation de Pelé, a-t-il fait savoir, plus d’une fois, à la fin de la partie,  le dieu du football brésilien s’était approché de Kibonge,  pour de prises  des photos d’ensemble avec celui-ci, en guise des souvenirs.

Soucous Makele et le petit pont sur le roi brésilien

Parmi les faits saillants inoubliables que l’on retient encore de ce match, a dit Bertin Tukula, figure les faits saillants inoubliables que l’on retient encore de ce match, a dit Bertin Tukula, en plus de la victoire des Léopards, il y a eu un geste technique de Soukous Makelele, le défunt géniteur de l’ancien international franco-congolais, Claude Makelele.

« A un certain moment de la partie, Soukous Makelele, en possession de la balle, se retrouve en face du roi Pelé. Pour effacer celui-ci, le milieu du terrain congolais use d’un petit pont, « Tshobo »  est fait passer le cuir entre les jambes. Ce geste technique réussi, plonge Soukous dans une joie indescriptible et juge nullement important de récupérer la balle et se met plus tôt à manifester. C’était un pari incroyable pour Soukous Makelele, le jeune milieu de terrain des Léopards qui s’est vu très applaudi dont le reste n’avait plus d’intérêt. S’il était encore vivant, sans nul doute, allait-il le relater à quiconque lui ferait un rappel historique », s’est encore souvenu Tukula appuyé dans son argumentaire, par un autre Imanien, Eyale Aliba.

Un roi brésilien et un roi congolais

Sur le terrain, en plus du « roi » brésilien et du « seigneur » congolais, les Léopards avaient aussi son « roi », le fin dribbleur Ernest Mokili Yenga.

« J’étais aussi jeune comme Tukula. Ce petit pont de Makelele a fait vibrer tout le stade, autant que les dribbles d’Ernest Mokili, de l’AS Dragons et venu de sa ville natale de Kisangani, à la demande de l’ancien Chef de l’Etat. De petit gabarit, le roi Saïo, était de ceux du onze national qui avait brillé de mille feux », a souligné Aliba avec un détail important.

« Si Tukula a qualifié de ‘’phénomène’’, en ce qui me concerne, Pelé, le brésilien, était une pièce unique fait pour le football mondial, malgré de noms qui ont émergé après lui », a-t-il ajouté

Et Tukula de conclure : « Le roi Pelé autant que les autres vedettes de son pays, de cette époque jouaient au football pour leur plaisir personnel et celui du public. Il en était de même de ces Léopards d’hier et de leurs contemporains. Malheureusement, la plupart de générations actuelles de joueurs privilégient plus l’aspect matérialiste et surtout financier, aux dépens du spectacle à offrir au public friand du beau football ».

ACP/

Fil d'actualités

Sur le même sujet