Des constructions anarchiques et marchés pirates en voie de disparition à Kinshasa (Par Parfait Kwilu)

Kinshasa, 8 juin 2025 (ACP).- Plusieurs espaces publics occupés de manière illégale sont en voie de disparition  grâce à une vaste opération de démolition des constructions anarchiques lancée par le gouvernement provincial de Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC), pour rendre la ville plus belle qu’avant.

 Kinshasa, une mégapole de quinze millions d’habitants, est considérée aujourd’hui comme une ville-poubelle par ses citadins.

Raison pour laquelle l’Exécutif provincial est déterminé à assainir son cadre urbain qui s’inscrit dans le cadre de la vision de Daniel Bumba, son gouverneur.


Une vision axée sur l’assainissement résumée par les slogans tels « Kin Ezobonga » (Kinshasa  sera propre) » et « Balabala eza Wenze te (La rue n’est pas un marché) ».

« Le Gouvernement provincial est déterminé à assainir le cadre urbain de Kinshasa, c’est pourquoi aujourd’hui nous avons lancé une vaste opération de démolition des constructions anarchiques (…) cette opération va s’étendre sur l’ensemble de la capitale. Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la vision du Gouverneur Daniel Bumba Lubaki », a déclaré dimanche Eddy Iyeli, vice-gouverneur de Kinshasa, lors d’une opération de démolition des constructions anarchiques au rond-point Victoire dans la commune de Kalamu, centre de la capitale congolaise.

Le samedi 7 juin 2025, l’équipe gouvernementale urbaine  avait procédé à la démolition des maisons et autres immeubles construits le long de la baie de Ngaliema, dans l’ouest de Kinshasa. Ici, l’objectif est de restaurer et protéger les espaces au regard de leur importance dans la promotion de la stabilisation du climat.

« Aujourd’hui nous procédons à la démolition des maisons et immeubles construits le long de la baie de Ngaliema. Le projet ici est de remettre la baie de Ngaliema dans son état naturel. L’état congolais en a besoin. Nous ne pouvons plus tolérer les constructions anarchiques », avait dit Léon Mulumba, ministre provincial de l’Environnement, Propreté et Embellissement de la ville.

Pour démolir ces constructions anarchiques et marchés pirates à Kinshasa, le gouvernement provincial s’appuie sur l’acte juridique qui a été posée par le précédent exécutif dirigé par l’ancien gouverneur Gentiny Ngobila.

L’exécutif provincial s’appuie également sur plusieurs textes légaux, dont l’ordonnance-loi de 1973 sur le régime foncier, les arrêtés de 1993, 1974 et 2025, ainsi que sur les décisions provinciales de sécurisation des zones à risque.

Auparavant, l’exécutif provincial avait démoli des constructions anarchiques au niveau de la place Kintambo-Magasin, pour libérer plusieurs espaces publics de la Société ferroviaire congolaise spoliés par des particuliers.

Pour le député provincial Guylain Pohungu, auteur d’une question d’actualité adressée le 4 juin dernier au ministre provincial des Infrastructures et travaux publics, Alain Tshilungu, cette campagne de démolition ne doit pas être perçue comme « une vengeance contre les pauvres, mais comme une mesure préventive pour protéger la ville, les familles, les infrastructures et l’économie urbaine ».

« Face à la gravité des catastrophes causées par les constructions anarchiques, le gouvernement provincial de Kinshasa a lancé une campagne de démolition visant à libérer les emprises publiques (routes, rivières, caniveaux), prévenir les pertes humaines et les catastrophes naturelles, rétablir l’autorité de l’État en matière d’urbanisme », avait expliqué le ministre Tshilungu.

Cette campagne de démolition des constructions anarchiques et marchés pirates, précédée auparavant par une phase de sensibilisation de six (6) mois, a débuté en mai 2025.  Elle a été suivie par l’identification des sites à risque et l’envoi de mise en demeure, dès septembre 2024.

La démarche inclut également la concertation avec les autorités locales et la population, via les médias, les bourgmestres et la police. ACP/C.L.

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