Journée des morts : la profanation des cimetières dénoncée à Kinshasa

Kinshasa, 1er août 2024 (ACP).- La profanation des cimetières a été dénoncée jeudi, par le représentant du préposé au cimetière de Kinsuka dans l          a commune de Ngaliema, Ouest de Kinshasa, en République démocratique du Congo, lors de la commémoration de la journée des morts célébrée chaque le 1er août.

« Nous dénonçons la profanation des cimetières dans la ville de Kinshasa, notamment au cimetière de Kinsuka. C’est pourquoi, nous demandons à l’Etat congolais de prendre des mesures nécessaires pour éviter la spoliation du lieu de repos des morts », a déclaré Mayika Mbata, représentant du préposé au cimetière de Kinsuka.

« Nous avons enterré notre papa depuis 2005 et aujourd’hui nous ne retrouvons pas sa tombe. Des fossoyeurs nous disent que l’espace où nous l’avions enterré a été concédé à d’autres personnes », a déclaré Mme Charlie Kimona, membre d’une famille venue se recueillir devant la tombe de son défunt père, au cimetière de Kinkole.

Elle a,  à cet effet, demandé aux autorités urbaines de réguler la mise en terre dans tous les cimetières.

« Ce n’est pas sérieux de voir des tombes disparaître en moins de 20 ans et qu’on y construise une maison à proximité », a-t-elle déploré.

Des milliers de « kinois » se recueillent

Outre, des milliers de « kinois » se sont recueillis devant les tombes de leurs parents, au cimetière de Gombe dans le Nord de Kinshasa, à cette même occasion.

« Aller au cimetière est une marque d’amour, de reconnaissance que nous avons pour nos proches décédés, c’est une manière pour nous de faire savoir que ce lien ne se coupera pas », a fait savoir Michaëlle Biamani, orpheline venue visiter la tombe de sa mère.

« Nous sommes venus avec mes enfants pour visiter la tombe de mon défunt mari comme c’est une journée dédiée aux morts. Je n’ai pas l’habitude de le faire, mes enfants s’y rendent seuls mais aujourd’hui, j’ai décidé de les accompagner après cinq (5) ans de sa disparition », a dit Amélia Muswamba, une veuve rencontrée au Cimetière de Kintambo.

Opération d’enregistrement des familles

À la « Nécropole entre terre et Ciel », dans la commune de N’sele, Est de Kinshasa, l’opération d’enregistrement des familles venues pour se recueillir devant les tombes de leurs proches décédés a été effectuée dès l’entrée de ce lieu de repos.

« Chaque famille qui arrive se fait enregistrer, pour se faire identifier et à notre tour nous les guidons s’ils ont oublié l’adresse du défunt c’est-à-dire, le quartier où le nom des avenues où sont enterrés leurs morts », a expliqué Louis Shamba, superviseur assistant funéraire de la Nécropole entre Terre et ciel.

Le nombre de morts enterrés

« Ici chez nous au Kimberley mémorial Park (…) nous accueillons plus au moins 25 à 30 corps par mois dans ce cimetière constitué de 13 quartiers », a déclaré Ferdinand Mubiayi, coordonnateur funéraire de cette nécropole, au sud-ouest de Kinshasa.

« Avant que les nouveaux cimetières ne soient construits dans la ville, nous enregistrions plus de corps mais avec les nouveaux cimetières, vu que la concurrence s’est installée par semaine il arrive qu’on enregistre deux (2) à quatre (4) corps seulement », a fait savoir Patrick Eko, préposé au cimetière de Mbenseke Futi, dans la commune de Mont-Ngafula, ouest de Kinshasa.

Les agents du cimetière de Tswenge (ex Siforco) dans l’Est de Kinshasa ont été sensibilisés pendant deux mois à mettre la propreté pour que les familles puissent se retrouver sans problème.

Par ailleurs, des commerçants ambulants ont envahi jeudi les alentours des cimetières de la ville de Kinshasa, pour vendre divers produits à savoir : des gerbes de fleurs, vin de palme, manioc, diverses boissons.

Les visites des familles dans les différents cimetières de Kinshasa, ont occasionné des embouteillages sur les artères Est et Ouest de la ville. L’historique de cette journée fériée remonte aux «années Mobutu» (1971), rappelle-t-on. ACP/

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