Kinshasa, 4 juin 2025 (ACP).- Les inondations récurrentes sont dues à l’urbanisation » désordonnée » dans la ville de Kinshasa, en République démocratique du Congo, a indiqué le ministre provincial des Infrastructures et travaux publics qui répondait à une question d’actualité lors d’une plénière tenue, mercredi, à l’Assemblée provinciale de la capitale congolaise.
«Les inondations récurrentes sont dues à l’urbanisation désordonnée, l’occupation illégale des servitudes hydrauliques et la construction sur des zones à risque. Le gouvernement provincial, appuyé par le pouvoir central, a lancé des campagnes de démolition de ces constructions, avec pour objectif de protéger la population et restaurer un cadre urbain sûr et salubre. La lutte contre +l’urbanisme de la pauvreté+ est désormais une priorité, justifiant la pertinence des démolitions engagées par l’exécutif provincial, dans une logique de prévention, d’assainissement et de développement durable de Kinshasa», a déclaré le ministre Alain Tshilungu.

«Face à la gravité des catastrophes causées par les constructions anarchiques, le gouvernement provincial de Kinshasa a lancé une campagne de démolition visant à: Libérer les emprises publiques (routes, rivières, caniveaux), prévenir les pertes humaines et les catastrophes naturelles, rétablir l’autorité de l’État en matière d’urbanisme», a ajouté le ministre.
Il a fait savoir que cette action s’appuie sur plusieurs textes légaux, dont l’Ordonnance-Loi de 1973 sur le régime foncier, les arrêtés de 1993, 1974 et 2025, ainsi que sur les décisions provinciales de sécurisation des zones à risque. La campagne, initiée après une phase de sensibilisation de six mois, a débuté en mai 2025. Elle a été précédée par l’identification des sites à risque et l’envoi de mises en demeure, dès septembre 2024. La démarche inclut également la concertation avec les autorités locales et la population, via les médias, les bourgmestres et la police.
«Selon le principe général établi par la loi aucune indemnisation n’est due pour les constructions érigées dans des zones interdites, même si les occupants possèdent des documents. Une indemnisation peut être envisagée pour les terrains désaffectés ou non lotis si les normes techniques ont été respectées. Cependant, de nombreux documents parcellaires sont frauduleux, délivrés par des réseaux mafieux au sein de l’administration» a expliqué M. Tshilungu
Il a, par ailleurs, rappelé la collaboration entre le gouvernement provincial et le pouvoir central pour traquer et sanctionner les agents de l’État « Le gouvernement provincial et le pouvoir central collaborent pour Traquer et sanctionner les agents de l’État responsables de la délivrance illégale de titres de propriété dans des zones non constructibles. Identifier ces agents afin de transmettre une liste au ministre des Affaires foncières, malgré les difficultés liées au temps écoulé », a-t-il dit.
«Vérification auprès des services de l’urbanisme et des affaires foncières ; Démolition sans indemnisation en cas de construction illégale (conformément à l’arrêté de 1993) ; En cas de titres valides, indemnisation possible (plusieurs procédures déjà lancées). Étapes techniques de la campagne : Collecte de données (terrain, drones, satellites), Cartographie et comparaison avec les plans officiels, Inspections, classification des risques. Documentation légale (preuves visuelles et écrites). Même des bâtiments publics comme les centres de santé peuvent être démolis s’ils sont situés dans des zones dangereuses, car le salut du peuple est la loi suprême. Enfin, la réhabilitation des sites démolis est en cours, en fonction de leur destination initiale, même si certaines zones restent encore en attente de réaménagement, parfois jugées inesthétiques par la population», poursuit-il.
Le député Guylain Pohungu, auteur de la question d’actualité adressée au ministre provincial des Infrastructures, a expliqué les raisons de sa question.
«J’ai résolu de vous adresser cette question d’actualité, dans le but d’obtenir les réponses et les garanties nécessaires envisagées par le Gouvernement provincial pour que la décision de démolition des bâtisses d’autrui ne devienne un cauchemar judiciaire pour la ville de Kinshasa, dans un avenir proche. Quelles sont les mesures prises par l’hôtel de ville pour identifier d’une part, les constructions anarchiques et d’autre part, des constructions érigées sur des lieux inappropriés», a dit le député Pohungu.
Trois points ont figuré à l’ordre du jour de cette séance plénière, il s’agit de l’adoption de l’ordre du jour, la lecture et adoption du procès-verbal de la séance du 28 mai dernier, ainsi que l’audition d’une question d’actualité adressée au ministre provincial des Infrastructures et travaux publics. ACP/C.L.