Sécurité : les chauffeurs de Kinshasa appelés à s’approprier les nouvelles technologies de l’information

Kinshasa, 14 juillet 2024 (ACP).- Un appel à l’appropriation  de nouvelles technologies de l’information pour se protéger contre les actes criminels, a été lancé samedi, aux chauffeurs d’une association de la ville Kinshasa en République démocratique du Congo, lors d’une réunion de sécurité.

« Appropriez-vous les nouvelles technologies liées à la profession que vous exercez. Sensibilisez les membres de votre association pour les protéger. Ayez des appareils qui peuvent retracer vos itinéraires », a recommandé le commissaire divisionnaire adjoint, Blaise Kilimbalimba, commissaire provincial de la police ville de Kinshasa.

« La solution efficace pour lutter contre (…) la criminalité dont les conducteurs des taxis sont victimes passe par les applications qui nous sécurisent. Vous devez vous organiser pour avoir ces applications qui retracent vos itinéraires », a-t-il fait savoir.

« Pour vous protéger, vous devez éviter de transporter les passagers jusque tard la nuit parce que la plupart des criminels préfèrent opérer la nuit. Un conducteur de taxi devait s’abstenir des faveurs que peut lui proposer le client qu’il transporte. Même si on vous propose à manger ou à boire, abstenez-vous parce qu’il peut s’agir d’un appât ou d’un produit qui peut vous droguer et vous endormir avant que les criminels ne puissent s’emparer de votre véhicule », a martelé le commissaire divisionnaire adjoint Kilimbalimba.

« La mission qui m’a été confiée à la tête de la Police nationale congolaise ville de Kinshasa est de lutter contre le banditisme urbain, les embouteillages et la criminalité sous toutes ses formes. Les éléments de la police ne se fatiguent pas. Ils sont en déploiement chaque jour dans le but de sécuriser la population partout où elle se trouve », a-t-il ajouté.

Nécessité de réfléchir sur le mode opératoire des criminels

D’après le commissaire divisionnaire adjoint Kilimbalimba, les criminels ont développé une nouvelle façon d’opérer. « Ils commettent des crimes en silence. Ils ne tirent plus, mais procèdent par étranglement. On retrouve des corps sans vie qui ne portent pas de trace d’armes. On a enregistré  six (6) cas en une seule semaine », a-t-il noté.

Raison pour laquelle, il a invité les délégués de l’Association des chauffeurs du Congo (ACCO) à apporter leurs contributions dans la recherche des solutions à ces cas de crimes. « Nous devons réfléchir ensemble avec les conducteurs pour comprendre cette façon d’opérer. Nous avons beaucoup de rapports d’enquêtes criminelles là-dessus », a affirmé le commandant de la police.

« Nous allons désormais associer les chauffeurs dans nos enquêtes sur tous les cas de meurtre qui sont rapportés. Si c’est un vendeur des véhicules qui est concerné, on va associer les vendeurs des véhicules. Si c’est taximan, on va associer les taximen », a-t-il poursuivi. 

Il a également demandé à ses interlocuteurs de bien identifier les clients qui prennent place à bord des taxis. « Vous devez savoir que vous exercez une profession à haut risque. Vous devez faire attention aux passagers que vous transportez en cour de route parce que vous ne les connaissez pas », a-t-il insisté.

Engagement de l’ACCO à sensibiliser ses membres sur les précautions de sécurité

élégation des membres de l’Association des chauffeurs du Congo (ACCO)

« Nous venons de recevoir une éthique qui va nous aider. Nous allons répercuter ces enseignements auprès de nos collègues. Mais nous demandons la fluide collaboration entre les conducteurs et la police. Nous suggérons que l’intervention soit instantanée parce que dans la plupart des cas, il y a des chauffeurs qui n’opèrent que la nuit. Et nous de l’ACCO nous ne savons pas les identifier », a déclaré Jean Mutombo, président de cette structure des chauffeurs.

Il a rappelé à l’intention du commandant de la police que tous les trois (3) cas de décès que son association a dernièrement enregistré sont dus à un seul mode opératoire, notamment l’étranglement.

« Le dernier cas est celui d’un conducteur de taxi qui a transporté des clients à partir de la 7ème rue (Limete, centre de Kinshasa). On voulait l’étrangler à l’aide d’une corde. Heureusement pour lui pendant qu’il se débattait contre  les criminels il y a eu des motocyclistes qui ont repéré le danger avant d’alerter la police. Même le cas de celui qu’on a retrouvé mort derrière l’immeuble de l’Onatra, il est mort étranglé de la même manière que notre collègue mort non loin de l’ambassade des États Unis », a-t-il affirmé.

Selon les renseignements fournis par le commissariat provincial de la police nationale congolaise ville de Kinshasa, six (6) conducteurs de taxis sont morts par étranglement en l’espace d’une seule semaine.     Ce qui a poussé les forces de l’ordre à étudier de nouvelles stratégies visant à sécuriser les transporteurs en taxis.

Mardi 10 juillet dernier, une délégation de l’association des chauffeurs est allée rencontrer le ministre provincial intérimaire de l’Intérieur et celui des Transports pour solliciter une audience auprès du gouverneur afin de lui soumettre leurs doléances.

ACP/C.L.

Fil d'actualités

Sur le même sujet