Transport en commun: une association des chauffeurs insiste sur l’application des tarifs officiels

Kinshasa, 21 août 2024 (ACP).- Une association de chauffeurs des taxis et taxis-bus a insisté, mercredi, sur l’application des tarifs officiels du transport en commun dans la ville de Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, lors d’un entretien avec son président provincial.

«Il y a des chauffeurs qui agissent en complicité avec des chargeurs membres de l’Association des chargeurs du Congo (Achaco) pour saboter les efforts de sensibilisation menée dans le but de faire appliquer les prix officiels du transport en commun tels que fixés par l’autorité urbaine. C’est une pratique à dénoncer pour que l’autorité prenne des mesures qui s’imposent», a déclaré Bienvenu Kakule, président provincial de l’Association de chauffeurs du Congo (ACCO).

«La campagne de sensibilisation au respect des tarifs officiels du transport est butée à cette difficulté parce qu’il y a des parkings dont le contrôle échappe totalement à l’association des chauffeurs», a-t-il ajouté.

«Ce sont les chargeurs qui y imposent leur loi. Ce qui n’est pas normal. Mais n’allons pas baisser les bras parce qu’il y a des chauffeurs qui appliquent déjà le tarif voulu  par le gouverneur», a-t-il renchéri.

Les chargeurs des parkings, un obstacle à la sensibilisation

Selon M. Kakule, les chargeurs éparpillés dans différents parkings à Kinshasa constituent un obstacle à la sensibilisation au respect du tarif officiel.

«Ces chargeurs sont là pour les intérêts de ceux qui les déploient. Ils fixent les prix de la course dans le but d’augmenter leurs recettes alors que leur travail n’est pas celui-là», a-t-il affirmé.

A l’en croire, les chargeurs ne devraient pas s’occuper du chargement des passagers à bord des taxis bus. Leur travail, a-t-il précisé, est celui de charger et décharger les marchandises.

«Le gouverneur Ngobila avait déjà signé un arrêté qui détermine les attributions de l’ACCO et de l’ACHACO. Malheureusement la mesure souffre d’application. Ce qui explique la confusion entretenue sur le terrain», a-t-il expliqué.

Des difficultés rencontrées

Le président provincial de l’ACCO a, par ailleurs, promis de soumettre au ministre provincial des Transports les difficultés rencontrées dans la campagne de sensibilisation au respect des tarifs officiels.

«Il nous faut une faisabilité de terrain pour accéder aux zones qui nous échappent. Nous devons également renforcer notre capacité de mobilisation et de mobilité», a dit M. Kakule.

La pratique des tarifs illicites des transports sur les différentes lignes d’exploitation à Kinshasa a poussé les autorités à déployer, au mois de juillet, les agents sur le terrain pour rétablir l’ordre dans ce secteur.

Des chauffeurs mécontents du contrôle du prix de la course

Mécontents de ce contrôle du prix de la course à bord, les chauffeurs ont crié à la tracasserie des agents du ministère provincial des Transports déployés au mois de juillet. Ce qui avait occasionné une grève perturbant ainsi la circulation des personnes. A l’issue d’une réunion avec le gouverneur, le président provincial de cette association des chauffeurs avait reçu mission de vulgariser la grille tarifaire officielle auprès de tous les conducteurs.

«Nous ne négocions pas avec les chargeurs dans les parkings, nos prix sont fixés par rapport à la réalité rencontrée sur terrain, il s’agit des embouteillages et du coût du carburant qui ont directement une influence négative sur notre travail. A part ça, il y a aussi le montant du versement que les patrons des véhicules nous exigent», a expliqué Guelord Waziama, chauffeur du transport en commun sur le tronçon Zando-Matadimayo (Ouest de Kinshasa).

Selon un autre chauffeur André Ndombasi, la hausse du prix est due aux embouteillages qui sont causés par le mauvais état des routes.

Des chauffeurs des taxis et taxis-bus animés par « la mauvaise foi »

De son côté, Georgette Dilaya, usager du tronçon N’djili-Zando (Est de Kinshasa) a indiqué que des chauffeurs des taxis et taxis-bus de la ville de Kinshasa sont animés par « la mauvaise foi ». 

Pour elle, les réalités du trafic routier n’est pas la raison principale de l’augmentation du transport en commun et du non-respect de l’application des tarifs officiels.

« Cette réalité sur le transport en commun à Kinshasa nous indigne, en réalité les embouteillages et le prix du carburant ne sont pas une raison parce que nous voyons chaque jour de nos propres yeux comment les chargeurs leurs dictent le prix du transport », a déploré Mme Dilaya. 

« Quand un bus arrive au parking, le chargeur lui signale l’état du terrain et le montant qu’il doit fixer, le matin c’est 1500fc, dans la soirée c’est 2000fc ou 2500fc »,  a-t-elle dit.

ACP/ODM

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